Atelier de restitution du “Forum des Médias de Dakar” à Cotonou : le REMAPSEN Bénin renouvelle son engagement pour l’élimination des violences faites aux femmes

Le Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (REMAPSEN Bénin) a organisé, le samedi 12 avril 2025 à l’hôtel Saint Jean de Cotonou, un atelier de restitution du Forum des Médias tenu à Dakar du 4 au 6 décembre 2024. Cette rencontre visait à faire le point sur les recommandations issues dudit forum, placé sous le thème : « Élimination des violences faites aux femmes et aux filles en Afrique : respect des droits humains et autonomisation ». L’occasion également de mettre en lumière les prix obtenus par le Bénin et de réaffirmer l’engagement collectif des médias et de la société civile dans cette lutte.

L’événement a rassemblé plusieurs acteurs clés, parmi lesquels la Directrice générale de la Promotion de la Femme et du Genre, Anice Gambari Adam Akpékou (représentant la ministre des Affaires sociales et de la Microfinance), le conseiller régional de Speak Up Africa, Franz Oké, des journalistes membres du REMAPSEN Bénin, ainsi que des militantes et militants des droits humains.

Dans son allocution d’ouverture, Mickaël Tchokpodo, coordonnateur national du REMAPSEN Bénin, a salué la forte mobilisation des médias africains à Dakar et la richesse des échanges autour des violences basées sur le genre. Il a souligné que « l’autonomisation des femmes reste un levier essentiel pour briser le cycle des violences », insistant sur l’accès équitable à l’éducation, à la santé, à la justice, aux ressources économiques et à la prise de décision.

Il a aussi rappelé que le Bénin a été distingué lors du forum avec deux prix : le premier dans la catégorie « Radio », remporté par la journaliste Cécile Goudou, et le troisième prix dans la catégorie « Meilleure coordination ». Des reconnaissances qui témoignent de l’engagement actif des médias béninois.

Prenant la parole au nom de la ministre, Anice Gambari Adam Akpékou a exprimé sa gratitude envers ONU Femmes et les Fonds français Muskoka pour leur soutien technique et financier au forum. Elle a mis en valeur le rôle fondamental des médias dans cette lutte, les invitant à agir : « Au-delà des mots, ce sont des actions concertées, continues et convaincues que vous devez porter dans vos rédactions, vos reportages, vos tribunes. »

Le conseiller régional de Speak Up Africa, Franz Okey, a, pour sa part, insisté sur la nécessité d’une synergie entre les médias et l’action publique. Il a salué la collaboration entre son organisation et le REMAPSEN via le programme Voix Essentielles, soutenu par plusieurs partenaires dans cinq pays africains. « Le Bénin travaille à l’élaboration d’une nouvelle vision, la Vision 2060. C’est le moment pour les acteurs de médias de soutenir cet exercice national », a-t-il exhorté.

L’atelier a également été marqué par une communication sur les avancées du Bénin en matière d’autonomisation des femmes et des filles, suivie d’un panel sur le rôle des médias et des organisations de la société civile dans la lutte contre les violences basées sur le genre.

Cette initiative confirme l’engagement croissant des journalistes et acteurs sociaux béninois à faire entendre la voix des femmes, défendre leurs droits et construire une société plus inclusive.

Ce qu’il faut retenir du Forum de Dakar

Du 4 au 6 décembre 2024, Dakar a accueilli le Forum des Médias sur l’élimination des violences faites aux femmes et aux filles, à l’initiative du REMAPSEN, avec le soutien d’ONU Femmes et des Fonds français Muskoka. Dans un contexte régional marqué par des tensions politiques, économiques, sécuritaires et climatiques, le forum a réuni journalistes, activistes, chefs religieux et partenaires techniques pour identifier des solutions durables contre les violences basées sur le genre (VBG).

Des chiffres préoccupants :

40 % des femmes en Afrique de l’Ouest et jusqu’à 69 % en Afrique centrale subissent des violences.

28 % des femmes sont victimes de mutilations génitales féminines (jusqu’à 95 % dans certaines zones).

39 % des filles sont mariées avant 18 ans.

45 % des utilisatrices de réseaux sociaux subissent des VBG en ligne.

Les jeunes femmes handicapées sont 10 fois plus exposées à la violence.

L’extrémisme violent et les crises dans le Sahel aggravent la situation.

Malgré les efforts, seuls deux indicateurs de l’ODD 5 (égalité de genre) progressent sensiblement : la diminution des violences conjugales (5.2.1) et l’accès des femmes aux postes de décision (5.5.2).

Formes de violences identifiées : physiques, sexuelles, économiques, numériques, mariages forcés, MGF, traite humaine, et crimes d’honneur.

Le rôle clé des médias a été souligné : transformation des normes sociales, dénonciation des violences, valorisation des initiatives communautaires et des chefs traditionnels mobilisés, soutien aux campagnes pour l’égalité de genre.

Recommandations majeures :

Diffuser des études sur les liens entre lois formelles et coutumes.

Promouvoir des réformes juridiques adaptées aux droits humains.

Contribuer à la Vision 2060 dans des pays comme le Bénin à travers des contenus engagés.

Le Bénin à l’honneur :
Deux distinctions ont été décernées :

1er prix “Radio” à la journaliste Cécile Goudou.

3e prix de “Meilleure coordination” au REMAPSEN Bénin.
Sommes toutes, le forum de Dakar a réaffirmé l’importance d’une action collective pour éradiquer les VBG, avec les médias comme piliers du changement aux côtés des États, des communautés et des partenaires internationaux.

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Abbas TITILOLA

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