Nigeria : la sentence est tombée pour l’homme qui a fait pleuvoir des billets à son mariage
Il est condamné pour avoir « délibérément dégradé et abusé du naira »
L’affaire avait fait grand bruit. En décembre dernier, lors de son mariage, le célèbre maquilleur nigérian Abdullahi Musa Huseini, alias Amuscap, avait célébré l’événement en jetant une pluie de billets sur ses invités, un geste festif immortalisé dans une vidéo largement relayée sur les réseaux sociaux. Ce n’est que plusieurs semaines plus tard, après la viralité des images, qu’il a été interpellé par la Commission des crimes économiques et financiers (EFCC).
Ce lundi 15 avril, le tribunal fédéral de Kano, dans le nord du pays, a rendu son verdict : six mois de prison ferme pour avoir abusé de la monnaie nationale. La justice lui reproche d’avoir “délibérément dégradé” le naira en lançant des billets de 1 000 sur les convives, en pleine euphorie nuptiale.
La pratique, surnommée spraying, bien que profondément ancrée dans les habitudes festives nigérianes, est interdite depuis 2007. Mais elle continue d’être observée, notamment lors des mariages et célébrations où le faste et la générosité s’expriment en espèces. Ces derniers mois, l’EFCC a engagé une vaste campagne de répression contre ce phénomène, ciblant surtout des figures publiques.
Avec cette condamnation, Amuscap s’ajoute à la liste des personnalités récemment punies pour des faits similaires. L’an dernier, l’influenceuse Bobrisky et l’actrice Oluwadarasimi Omoseyin avaient déjà été condamnées à la même peine pour avoir dispersé des billets lors d’événements publics.
Cependant, la rigueur avec laquelle ces affaires sont traitées suscite le débat. Des voix s’élèvent pour dénoncer une application à géométrie variable de la loi, qui frapperait davantage les figures médiatisées que les auteurs d’actes plus graves restés impunis. Une chose est certaine : au Nigeria, la célébration ostentatoire avec des liasses de billets peut désormais valoir une peine d’incarcération.
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