
L’Integrated Food Security Phase Classification (IPC), instance internationale de référence dans la sécurité alimentaire, a déclaré pour la première fois officiellement une famine (Phase 5) dans la gouvernorat de Gaza, dont fait partie Gaza-City — une première dans l’histoire du Moyen-Orient . Plus de 500 000 personnes y sont piégées dans des conditions catastrophiques, soit environ un quart de la population locale .

D’ici fin septembre, la situation devrait encore se dégrader : quelque 641 000 personnes seront dans une insécurité alimentaire extrême (Phase 5), 1,14 million en urgence (Phase 4) et 396 000 en crise (Phase 3) . Un bilan glaçant d’autant plus que cet état est entièrement évitable, selon les agences onusiennes (FAO, PAM, UNICEF, OMS), à condition qu’un cessez-le-feu soit imposé et l’aide humanitaire pleinement autorisée .
Enfants en danger, témoignages poignants
La malnutrition infantile s’accélère de façon dramatique : en juillet seulement, plus de 12 000 enfants ont été identifiés en état de malnutrition aiguë, chiffre multiplié par six depuis le début de l’année. Presque un quart de ces enfants souffrent de malnutrition sévère, la plus dangereuse des formes. Des médecins sur place témoignent d’enfants affamés, aux côtes saillantes et membres émaciés .
Selon l’UNICEF, environ 18 000 enfants seraient morts depuis le début du conflit (soit environ 28 décès par jour) . Pendant ce temps, les cliniques sont dépassées, les pathologies banales deviennent mortelles dans une population affaiblie, sans eau potable ni électricité, 98 % des terres cultivables sont détruites ou inaccessibles.
Accusations sévères : famine comme arme de guerre
Le coordonnateur humanitaire de l’ONU, Tom Fletcher (OCHA), a dénoncé une famine prévisible et évitable, alimentée par la cruauté, la vengeance, l’indifférence et la complicité. Il pointe du doigt des stocks d’aide bloqués aux frontières, alors que « des familles doivent choisir quel enfant nourrir » .
Lénoncé du Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, est sans équivoque : utiliser la famine comme arme constitue un crime de guerre, et les décès qui en résultent pourraient relever de la meurtre intentionnel .
Réactions internationales et appels à l’action
Monde politique et humanitaire :
Simon Harris, vice-premier ministre irlandais, demande des mesures concrètes de l’UE — cessez-le-feu, suspension de l’accord UE-Israël, sanctions, hausse de l’aide PFA .
L’ONU, Amnesty International, Oxfam, le Royaume-Uni et d’autres condamnent unanimement cette situation comme une catastrophe humaine provoquée, non naturelle .
Israël, lui, rejette les accusations, qualifiant le rapport de mensonges trafiqués par le Hamas ; il défend le nombre élevé de camionnettes d’aide entrant dans Gaza comme preuve de sincérité .
Cour pénale internationale (CPI) : des mandats d’arrêt ont été émis contre des dirigeants israéliens pour crime de guerre, notamment pour usage de la famine comme arme .
La famine dans le gouvernorat de Gaza est désormais officiellement confirmée, avec des projections alarmantes pour les semaines à venir. Il s’agit d’une crise humanitaire d’une ampleur sans précédent dans la région, et les agences onusiennes soulignent que seule une action massive, immédiate et sans entrave peut inverser le cours de cette tragédie.
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