Les journalistes burkinabè Guézouma Sanogo, Boukari Ouoba et Luc Pagbelguem, qui avaient été arrêtés la semaine dernière à Ouagadougou, ont fait leur première apparition depuis leur détention dans une vidéo où ils apparaissent en uniforme militaire. Emmenés sans motif ni mandat par des hommes en civil après avoir dénoncé les atteintes à la liberté de presse sous le régime du président Ibrahim Traoré, les trois hommes ont été aperçus dans une séquence vidéo qui confirme leur réquisition pour combattre au front selon RFI.
Guezouma Sanogo et Boukari Ouoba, journalistes et dirigeants de l’Association des journalistes du Burkina (AJB)
Dans cette vidéo, Guézouma Sanogo et Boukari Ouoba, respectivement président et vice-président de l’Association des journalistes du Burkina Faso, ainsi que Luc Pagbelguem, reporter pour la chaîne BF1, sont filmés en uniforme militaire dans un environnement désertique ressemblant à un centre de recrutement ou d’entraînement militaire. Le micro est tendu à Luc Pagbelguem, qui déclare : « Le terrain, c’est une autre réalité. » Il ajoute : « On a vu le butin que l’armée a saisi », se demandant : « Qui donne tout ça aux terroristes ? »
Boukari Ouoba prend ensuite la parole et explique : « Nous sommes arrivés ici dans des circonstances particulières, mais nous apprécions, car on peut mieux rendre compte. » Une déclaration qui vient de l’un des meilleurs reporters de sa génération.
Ce genre de vidéos n’est pas inédit. L’année dernière, l’ex-ministre Ablassé Ouedraogo, âgé de 70 ans, était apparu arme à la main dans une vidéo similaire. Il y a deux ans, Boukary Ouedraogo, président du mouvement l’Appel de Kaya et malvoyant, avait également fait l’objet d’une réquisition sur ordre du capitaine Ibrahim Traoré. Ce dernier avait justifié son action en déclarant que ceux qui critiquent le gouvernement devraient « se contenter de dormir et laisser les autres travailler ».
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