Qui a tué Urbain Pierre Dangnivo ? : le procès de ce jour relance le débat après les révélations ADN

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Des révélations choc sur la mort de Dangnivo

Le procès très attendu de l’affaire Urbain Pierre Dangnivo, fonctionnaire du ministère des Finances disparu en 2010, se poursuit ce mercredi 12 mars 2025 au tribunal de première instance de Cotonou. Après les témoignages des accusés Codjo Alofa et Donatien Amoussou, la Cour a procédé à l’audition de témoins clés, dont l’ancien ministre Bernard Lani Davo et le colonel Koumassègbo. L’un des moments les plus marquants de cette audience a été la présentation des résultats des tests ADN effectués sur le corps retrouvé à Womey.

Dès l’ouverture de l’audience, Codjo Alofa, principal accusé, a réitéré qu’il n’avait jamais rencontré Urbain Pierre Dangnivo. Il a affirmé que ses aveux antérieurs lui avaient été dictés sous la pression et contre la promesse d’une réduction de peine et d’une somme d’argent. Il a cité plusieurs noms, dont celui du commissaire Aledji, qu’il accuse de l’avoir contraint à jouer ce rôle.

Donatien Amoussou, également mis en cause, a nié toute implication dans la disparition de Dangnivo. Il a déclaré avoir simplement été informé par un ami camerounais de la découverte du véhicule du disparu. Selon lui, il aurait tenté de transmettre l’information aux autorités compétentes, mais aurait été impliqué malgré lui dans cette affaire. Il a aussi évoqué des traitements de faveur en prison, révélant des virées nocturnes et la distribution de billets de banque aux détenus concernés.

Les témoignages de Bernard Lani Davo et du colonel Koumassègbo

Cités par les accusés, Bernard Lani Davo et le colonel Koumassègbo ont comparu devant la Cour pour apporter leur version des faits. Leur présence était particulièrement attendue, car leur implication potentielle avait été évoquée à plusieurs reprises lors des précédentes audiences.

Le colonel Enock Laourou, ancien agent du renseignement, a également été entendu. Selon l’audience rapportée par Banouto, il a décrit comment il aurait aidé à l’interpellation de Codjo Alofa à Lomé après son évasion présumée en 2012. Ses déclarations ont cependant été contestées par les accusés, qui affirment qu’il y a eu manipulation et pressions pour les faire endosser une culpabilité.

Confrontation entre l’ex-agent du renseignement et les accusés

Les échanges entre Codjo Alofa, Donatien Amoussou et l’ancien agent du renseignement ont été marqués par de nombreuses contradictions. Alofa a nié avoir tenté de s’évader, affirmant qu’il avait été extrait de la prison par des individus encagoulés. Il a raconté comment, après avoir été conduit à Hillacondji, il avait contacté les autorités togolaises pour se rendre volontairement.

De son côté, le colonel Laourou a maintenu que son rôle dans cette affaire relevait de la sécurité nationale et qu’il avait simplement suivi les mouvements suspects d’Alofa grâce à la traçabilité de son téléphone. Mais Alofa a réfuté cette version, expliquant qu’en prison, les détenus n’avaient accès qu’à une cabine téléphonique, et non à des téléphones portables personnels.

Les résultats des tests ADN confirment l’identité du corps retrouvé

L’un des moments les plus attendus de l’audience a été la présentation des résultats des tests ADN réalisés sur le corps retrouvé à Womey.

Un expert français, Guillaume Monique, est intervenu en visioconférence pour livrer les conclusions de son analyse. Il a expliqué que son laboratoire avait procédé à des prélèvements sur quatre enfants et deux parents de Dangnivo afin d’établir une filiation avec le corps retrouvé.

Les résultats sont sans appel : la probabilité que le corps soit celui d’Urbain Pierre Dangnivo est de 99,99 %. L’expert a précisé que, selon les standards scientifiques, un résultat supérieur à 99 % signifie que l’identité de la personne est confirmée avec une certitude quasi absolue.

Les implications judiciaires et la suite du procès

Ces résultats renforcent l’accusation selon laquelle Urbain Pierre Dangnivo a bien été victime d’un assassinat, et que le corps retrouvé à Womey lui appartient. Toutefois, les débats restent vifs quant à l’implication des accusés et aux circonstances exactes de la disparition du fonctionnaire.

Le procès se poursuit avec l’audition d’autres experts et témoins afin d’éclaircir les nombreuses zones d’ombre qui subsistent encore. Le tribunal devra trancher sur la responsabilité des accusés et déterminer si d’autres personnes sont impliquées dans ce dossier qui a secoué le Bénin pendant plus de 15 ans. [Rejoignez plus de 20.000 abonnés sur notre chaîne WhatsApp pour ne rien manquer de l’actualité béninoise ! Cliquez ici pour vous abonner.

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