Une réflexion de M. Denis ASSONGBA, Sa Majesté Dah Tovomandjèhoungni
La culture est ce qu’un pays a de plus cher. Elle est l’âme d’une nation, un miroir de son identité et un pont vers l’avenir. Mon pays, le Bénin, riche de son histoire et de sa diversité culturelle, a besoin d’un Centre culturel dédié. Un lieu où les Béninois et les visiteurs pourraient se réunir pour célébrer, apprendre et transmettre notre patrimoine unique.
Un Centre culturel béninois, pourquoi ?
En tant qu’acteur culturel, et ayant eu la chance de beaucoup voyager, j’ai toujours observé que les pays occidentaux, notamment la France, la Chine, et les États-Unis, investissent dans la promotion de leur culture à l’étranger. Le Centre culturel chinois et le Centre culturel français (actuel Institut français) au Bénin en sont des exemples flagrants. Ces centres ne sont pas de simples bâtiments ; ils sont des bastions de la diplomatie culturelle, des espaces où la langue, les traditions, l’art et l’histoire de ces pays sont mis en lumière et partagés avec le monde.
Alors, qu’en est-il du Bénin ? Pourquoi un pays si riche culturellement, reconnu mondialement pour son immense patrimoine culturel matériel et immatériel, n’aurait-il pas lui aussi un centre culturel pour se représenter ? Pourquoi ne valoriserions-nous pas notre culture de la même manière ?
Certes, sous l’impulsion du président Patrice Talon, de nombreuses initiatives ont vu le jour pour promouvoir notre culture. Des réformes et des projets gigantesques (Vodun days, l’exemple le plus éloquent) ont été entrepris, et ont rendu notre pays plus attractif culturellement parlant. Je tiens à féliciter ces efforts du Chef de l’Etat, Patrice Talon. Mais il est temps d’aller plus loin. Nous avons besoin d’un Centre culturel béninois, non seulement chez nous au Bénin, mais aussi et surtout à l’étranger.
Un tel Centre culturel serait une plateforme essentielle pour enseigner notre histoire aux nouvelles générations. Les écoles font un excellent travail, mais elles ne suffisent pas. Les histoires des grands rois et chefs comme Béhanzin, Akaba, Kaba, Bio Guera ou même des reines telles que Tassi Hangbé, de nos vaillantes Agoodjiés devraient être racontées dans un cadre immersif où les enfants, les jeunes peuvent vraiment sentir l’âme de leur pays. Un Centre culturel pourrait offrir par exemple des expositions interactives, des performances théâtrales, et des ateliers qui plongeraient les visiteurs dans notre passé glorieux, pour concevoir le futur.
Il me paraît également indispensable de souligner l’importance d’un tel Centre pour renforcer notre identité nationale. Dans un monde de plus en plus globalisé, où les cultures peuvent se diluer et se perdre, le Bénin doit avoir un espace pour préserver et promouvoir ses us et coutumes. Nos enfants, qui grandissent dans un monde numérique et cosmopolite, ont besoin de connaître leurs racines. Un centre culturel peut être un moyen de lutter contre le déracinement et de reconnecter les générations futures à leur patrimoine.
A l’étranger, le Centre culturel pour ‘‘vendre’’ le Bénin
Un Centre culturel béninois à l’étranger aura un impact considérable sur la valorisation culturelle du Bénin. Il servirait en effet de phare pour notre diaspora et nos amis internationaux. Imaginez un Centre à Paris, New York ou Pékin, où l’on pourrait découvrir la richesse de notre art Vodoun, nos danses traditionnelles, notre musique contemporaine, et même notre gastronomie. Un lieu où les investisseurs potentiels pourraient voir le dynamisme culturel du Bénin et être encouragés à soutenir nos artistes et nos créateurs.
La culture n’est pas seulement un outil de diplomatie ; elle est aussi un levier économique. Un centre culturel pourrait stimuler le tourisme, attirer des conférences internationales et des résidences d’artistes, et créer, par ricochet des opportunités pour nos talents locaux et renforcer notre position sur la scène mondiale.
C’est indéniable chers décideurs ! Un Centre culturel béninois serait un atout majeur pour notre pays, à la fois au niveau local et international. Il serait une célébration de notre passé, une reconnaissance de notre présent, et un investissement pour notre avenir. Pensons-y sérieusement, et agissons pour que cette vision devienne une réalité.
