Spécial Entretien avec Dah Tovomandjèhoungni, béninois de la diaspora : « l’idéal serait qu’on nous associe au développement de notre pays »

Sa Majesté Tovomadjèhougni Dako-Donou reste une fierté pour le Bénin et lAfrique. Ces nombreuses actions pour le développement du continent noir à partir de ses richesses culturelles sont reconnues par des grandes institutions et des personnes ressources dans le monde. Ce qui lui a valu récemment sa brillante élection au poste de Vice-président du Trône Royal d’Afrique. Un creuset des hauts dignitaires d’Afrique dont le siège est basé à Douala au Cameroun. Dans un entretien accordé à votre webmedia ce 02 novembre 2023, le président du Festival Africa Vodoun USA et président de l’ONG Midogbékpo Corporation a répondu à plusieurs préoccupations liées au festival, ses relations avec l’extérieure ainsi qu’avec les autorités béninoises et sa récente nomination…(Lisez)

Diaspora Info : Bonjour Majesté, veuillez vous présenter à nos lecteurs

Sa Majesté Tovomandjèhoungni : Je suis Dr Dénis Assongba, Dah Tovomandjèhoungni, président de l’ONG Midogbékpo Corporation et promoteur du Festival Africa Vodoun USA. Je suis ambassadeur de paix et vice-président du Trône Royal d’Afrique, pour m’en arrêter là, pour le moment (rire)

Vous êtes dans votre 37e année aux Etats-Unis. Dites-nous comment vous trouvez là-bas comparé au Bénin chez vous ?

En fait, il est toujours bien de voyager et connaitre d’autres pays. Mais on n’est jamais mieux que chez soi dit-on. Du coup j’opte toujours pour mon pays qu’ici. Seulement que ici les choses ont beaucoup évolué. Les gens savent comment se battre pour réussir sans compter sur l’État. Ce qui n’est malheureusement pas le cas chez nous au Bénin où tout le monde compte sur l’État. Chacun doit pouvoir se demander ce qu’il peut apporter pour son pays et non ce que le pays peut lui apporter. C’est d’ailleurs dans cette vision que nous béninois de la diaspora on a toujours pensé apporter nos expériences’ et nos moyens pour le développement de notre pays mais force est de constater que les autorités ne veulent nous associer à rien. Et je profite pour dire qu’au Bénin nous ne nous aimons pas. Toute chose qui nous arrière. Il va falloir repenser autrement les choses C’est notre pays qui s’en sortira grandi

Parlant de votre festival Africa Vaudoun USA. Dites-nous quelles sont les nouvelles présentement ? Que retenir après le Festival de Comè ?

D’entrée je dirai que le Festival suit son petit bonhomme de chemin. L’édition de Comè a connu un succès franc. Le prochain rendez-vous est pris pour Kandi en 2024. Je souligne qu’une édition devrait se tenir cette année en Haïti mais elle a été reportée pour raison sécuritaire. C’est vous dire que l’objectif est d’organiser le festival dans tous les pays. Je profite alors pour vous informer qu’en 2025, ce sera un Festival au plan mondiale ou nous serons appelés à parcourir tous les continents. Aussi ce sera ingrat de ma part de ne pas vous dire que ce festival m’a ouvert assez de portes pour ne pas dire opportunités. Pas plus tard que samedi dernier, Washington ma invité pour débattre sur le Vodoun dans le cadre du Halloween. Un autre rendez-vous est pris pour le 1er décembre où le Bénin sera à l’honneur à travers le Roi Béhanzin qui sera célébré. Un rôle dont j’aurai l’insigne honneur de jouer à la faveur d’un grand festival à Atlanta. C’est vous dire que toutes ses opportunités s’offrent à moi grâce au Festival Africa Vodoun USA. Mieux j’ai un voyage en cours sur le Mali pour rencontrer le président Assimi Goïta en compagnie de plusieurs rois d’Afrique.

Les relations avec Suriname sont comment ?

Les relations avec le Suriname sont au beau fixe. Jai des contacts avec des gens qui travaillent avec moi là-bas. L’année prochaine je prévois y organiser une rencontre spirituelle et culturelle.

Un mot sur la Gouvernance Talon ?

Le Président de la République est ambitieux. Si quelqu’un est ambitieux, il aime faire beaucoup de choses. Jai constaté qu’il y a un problème de respect mutuel entre nos frères et sœurs. Ce qui n’encourage pas ceux qui font des choses pour le pays. Mais il faut renforcer la collaboration avec les fils et filles qui sont à l’extérieur. Sinon le travail n’est pas mal. Les gens me demandent : “Avec tout ce que tu es en train de faire pour la culture de ton pays, pourquoi tu n’as pas le soutien des autorités ?”. Ce nest pas les étrangers qui vont construire le Bénin pour nous. L’idéal serait qu’on nous associe aussi pour le développement de notre pays. Je veux parler surtout de nous béninois de la diaspora. Nous voulons investir dans notre pays et avons besoin d’orientation. Chaque année il y a 300 à 500 Américains qui vont au Bénin grâce au Festival Africa Vodoun, mais pourquoi les autorités de mon pays ne s’intéressent pas à cela, ne serait-ce pour m’encourager ?. Le gouvernement doit penser nous associer aussi entant que béninois de l’extérieur pour contribuer au développement de notre pays.

Nous avons appris avec grande émotion votre nomination au poste de Vice-président du Trône royal d’Afrique.
Que pensez-vous de cette responsabilité ?

Cette responsabilité, je lai acceptée sur proposition. Jai été plébiscité. Les rois mont promu et ils savent que je vais le faire. A l’heure où je vous parle, il y a des rois qui sont venus ici et qui bénéficient de cela. En tant que Vice-président du trône royal d’Afrique, jai estimé quon ne peut pas avoir une association sans cotiser. Jai insisté sur le fait que les cotisations doivent être à jour. Si les gens ne cotisent pas, ils ne peuvent pas être dans le trône royal d’Afrique. Ce nest pas le nombre qui est important. C’est la qualité. On doit cotiser pour évoluer. C’est cette lutte que je suis en train de mener. La prochaine rencontre des membres du Trône Royal d’Afrique se fera au Bénin. C’est mon souhait.

Votre mot de fin

Je dirai tant qu’il reste à faire, rien n’est fait. Que chacun fasse ce qu’il peut pour le développement de son pays. Le Bénin nous appartient tous. Alors cultivons l’amour du prochain.

Propos recueillis et transcrits par la Rédaction