Justice : la peine de mort requise contre un ancien président africain

0 703
Portez l’elegance

L’ancien chef d’État congolais Joseph Kabila est dans la tourmente judiciaire. Ce vendredi 22 août 2025, le procureur général militaire a requis la peine capitale contre lui devant la Haute cour militaire de Kinshasa. Poursuivi par contumace, l’ex-président est accusé de crimes de guerre (homicides, viols, tortures), de trahison et de soutien au mouvement rebelle M23, actif dans l’Est de la République démocratique du Congo. Des peines supplémentaires de 15 à 20 ans ont aussi été demandées pour complot et apologie de crimes de guerre.

Mozart

Joseph Kabila

Installé à l’étranger depuis 2023, Kabila n’a pas comparu à son procès, ouvert le 25 juillet dernier. Ses partisans dénoncent une procédure politique visant à l’écarter définitivement de la scène publique. Si la RDC avait instauré un moratoire sur la peine capitale depuis 2003, celui-ci a été levé en 2024, rendant possible une exécution, même si aucune n’a encore eu lieu.

Une pratique qui a déjà visé d’autres ex-chefs d’État africains

Joseph Kabila n’est pas le premier ancien président africain menacé par la peine capitale. Plusieurs figures historiques ont connu un sort similaire :

Jean-Bedel Bokassa (Centrafrique) : condamné à mort en 1987 pour massacres, finalement gracié et libéré en 1993.

Moussa Traoré (Mali) : condamné à mort en 1993 pour crimes de sang, gracié en 1997.

Ahmadou Ahidjo (Cameroun) : condamné à mort par contumace en 1984 pour tentative de coup d’État ; peine commuée en prison à vie.

Hissène Habré (Tchad) : condamné à mort par contumace dans son pays, puis à la prison à perpétuité par les Chambres africaines extraordinaires de Dakar.

Ces précédents montrent que la peine de mort a souvent été requise ou prononcée contre d’anciens dirigeants, mais rarement appliquée, la plupart bénéficiant ensuite d’une grâce ou d’une commutation de peine.

Un procès à forte portée politique

L’affaire Kabila survient dans un contexte où le climat sécuritaire et politique reste fragile en RDC. Si la justice militaire va jusqu’au bout, le pays pourrait devenir le premier en Afrique contemporaine à exécuter un ancien chef d’État. Mais au-delà du verdict, le dossier met déjà en lumière les tensions entre héritage politique, quête de justice et calculs de pouvoir.

benin-news.com, l’information autrement.

Leave A Reply

Your email address will not be published.

× Contactez-Nous