Accès à une information fiable sur la santé menstruelle : un enjeu d’autonomie et de justice

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Portez l’elegance

La Maison des Médias a accueilli le 7ᵉ rendez-vous du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (Remapsen), autour d’un thème aussi sensible que crucial : « Accès à une information fiable sur la santé menstruelle : enjeu d’autonomie et de justice ».

Mozart


Laurence Ahissou

L’animation de ce panel a été assurée par Laurence Ahissou, Consultante en Droits en Santé Sexuelle et Reproductive (DSSR), qui a livré une communication percutante, dénonçant les tabous et appelant à un changement profond des mentalités.

« C’est une thématique qui ne fait pas l’idée, et je dirais que c’est une thématique non négligeable, parce que quand on parle de menstruer, on parle français, on parle humain », a-t-elle déclaré, rappelant que les menstruations concernent l’humanité entière : « Nous sommes tous et toutes nés d’une femme, et cette femme a pu concevoir parce qu’elle est devenue une femme menstruée ».

Elle a insisté sur la nécessité de comprendre le corps dès l’entrée en puberté : « Lorsqu’on parle d’enjeu d’autonomie, c’est qu’il faut partir déjà de la compréhension de son corps, savoir ce qui est normal ». Selon elle, les parents ont un rôle déterminant à jouer, en aidant les filles à identifier les signes de perturbations, à comprendre la ménarche « la première menstruation de la fille » et à choisir les protections adaptées.

Autonomie et justice : deux faces d’un même combat

Pour la consultante, l’autonomie passe par l’éducation, le dialogue familial et la capacité des filles à prendre des décisions éclairées concernant leur santé menstruelle. « Les parents doivent assurer la veille en matière d’éducation sexuelle, c’est ne pas fuir les tabous, c’est créer les causeries familiales », a-t-elle insisté.

Mais au-delà de l’aspect individuel, Laurence Ahissou a rappelé que la santé menstruelle est aussi un enjeu de justice et de droits fondamentaux : « Le droit menstruel est considéré comme un droit universel ». Elle a dénoncé les discriminations persistantes : « Au moment où nous privons les filles menstruées, les femmes menstruées de l’épanouissement, au moment où nous les stigmatisons, qu’est-ce que nous leur proposons ? »

Déconstruire les tabous et bâtir une narration juste

Si dans les zones rurales, certaines femmes affirment ne pas souffrir de « précarité menstruelle » en utilisant des pagnes comme protection, l’invitée du Remapsen rappelle que le véritable problème réside dans la stigmatisation, les fausses croyances et le silence imposé aux filles.
Elle invite à « normaliser les conversations sur les menstruations », à instaurer une éducation menstruelle continue, et à bâtir une narration juste autour des règles afin de rompre avec les idées de honte, de péché ou de malédiction qui pèsent encore lourdement dans de nombreuses familles.

Vers une justice sociale inclusive

En conclusion, Laurence Ahissou a lancé un appel fort : « L’accès à une information fiable sur la santé menstruelle n’est pas un luxe, mais un droit fondamental. C’est un levier puissant pour l’autonomie des personnes menstruées et un facteur essentiel de justice sociale ».

À travers ce plaidoyer, le Remapsen, par la voix de Laurence Ahissou, pose une pierre supplémentaire dans la lutte pour une société plus juste, où les filles et femmes peuvent grandir sans honte ni stigmatisation, armées de connaissances fiables pour mieux vivre leur santé menstruelle.

benin-news.com, l’information autrement.

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