Bénin : le programme PartiCiP au DEL impulse une dynamique de gouvernance participative et de développement économique local

Financé par l’Ambassade des Pays-Bas avec l’appui de la GIZ et de la Coopération Suisse, le Programme de Participation Citoyenne aux Politiques Publiques pour le Développement Économique Local (PartiCiP au DEL) affiche des résultats probants dans 29 communes du Bénin.

Depuis octobre 2021, le programme PartiCiP au DEL œuvre à renforcer la gouvernance locale, la transparence financière et la valorisation des potentialités économiques dans les collectivités territoriales béninoises. Mis en œuvre par un consortium composé de l’ONG ALCRER, de Social Watch Bénin et de VNG International, ce programme vise à accélérer le développement local à travers une gouvernance participative, inclusive et transparente.
Trois composantes majeures, des objectifs clairs
Le programme s’articule autour de trois axes stratégiques :
Voix des citoyenNEs : Renforcer l’ancrage des organisations de la société civile (OSC) et la participation des citoyens à la gouvernance locale.
Redevabilité et lutte contre l’impunité : Améliorer la transparence et la gestion financière dans les communes, tout en favorisant la lutte contre la corruption.
Valorisation des potentialités économiques : Dynamiser l’économie locale par la mobilisation des ressources propres et la création d’emplois, notamment pour les jeunes et les femmes.
29 communes engagées pour le développement local
Parmi les 29 communes bénéficiaires, cinq (Porto-Novo, Sèmè-Podji, Abomey-Calavi, Zè et Sô-Ava) servent de sites pilotes pour expérimenter des initiatives de développement économique local (DEL). Les 24 autres communes sont : Bonou Adjohoun, Dangbo, Açuégués, Kbuékamè, Aplahoué, Djakotomey. Bopa, Houéyogbé, Athiémé, Lokossa, Atacora, Kouandė, Kérou, Péhunco, Toffo, Savè, Ouèsse, Ounhi, Zagnanado, Covė,
kpomassè, Ouidah, Tori-Bossitc, Allada.
Lancement du programme PartiCiP au DEL
Résultats tangibles en matière de participation citoyenne
La participation citoyenne s’est renforcée grâce à l’implication croissante des Cellules de Participation Citoyenne (CPC). Dans les 29 communes, 60 actes administratifs ont officialisé leur intégration dans les instances de prise de décisions. Neuf communes ont même signé des « contrats sociaux » avec les CPC pour un partenariat formalisé.
Les effets de cette collaboration se font sentir : des campagnes de civisme fiscal, des actions de plaidoyer pour la mobilisation des ressources propres, et surtout, l’implication directe des citoyens dans les choix budgétaires. Dix communes ont consacré une part de leur budget d’investissement aux projets sélectionnés par les populations lors de fora économiques, totalisant plus de 600 millions FCFA investis dans des infrastructures socioéconomiques. « Ces cellules sont nos yeux au niveau des communes », affirme Bienvenu Dêdêgnon Milohin, Préfet du Mono.
Transparence et lutte contre la corruption : des avancées notables
Le programme a permis de rattraper la production de 173 comptes de gestion non établis entre 2003 et 2015 dans 15 communes, grâce à un partenariat avec le Trésor public.
Des formations ont été organisées pour les 77 communes sur le nouveau manuel de reddition de comptes, incluant les maires, les préfets, les trésoriers et les cadres du Ministère des Finances. Cette démarche a permis une meilleure compréhension et utilisation des outils de gestion financière.
Par ailleurs, les CPC ont suivi plus de 100 marchés publics, dont 55 à vocation économique. Plusieurs cas de malfaçons et de corruption ont été dénoncés, entraînant la reprise des travaux concernés. Sur plus de 50 dossiers de malversations présumées, 20 ont été traités par les autorités avec des suites judiciaires ou administratives.
Vers une appropriation locale durable
Le budget citoyen, outil pédagogique destiné à vulgariser l’information budgétaire auprès de la population, est désormais adopté dans 39 communes, et les comptes administratifs citoyens sont publiés dans 28 d’entre elles. « Le budget citoyen nous permet de présenter en peu de mots ce que des centaines de pages budgétaires ne disent pas », témoigne Hector Aubin Adimi de la mairie de Kérou. « Nous avons désormais les outils pour produire nous-mêmes la version citoyenne des budgets », ajoute Gérard Nakou de Kouandé.
La méthodologie de simplification budgétaire a été transférée aux communes, assurant ainsi la pérennisation de cette pratique même au-delà du programme.
Un modèle de gouvernance locale à renforcer
Alors que le programme PartiCiP au DEL touche à sa fin en décembre 2024, ses résultats démontrent l’efficacité d’une gouvernance locale participative et orientée vers le développement économique. Il ouvre ainsi la voie à une meilleure appropriation des politiques publiques par les citoyens, condition indispensable à une démocratie locale vivante et durable.
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