“La goutte de trop qui peut endommager le cœur et les reins”
Il est omniprésent dans nos cuisines, rehausse le goût des plats et s’est même transformé en ingrédient phare des produits transformés : le sel, ou chlorure de sodium, est pourtant un véritable danger lorsqu’il est consommé en excès. Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), une consommation excessive de sel est l’un des principaux facteurs de risque des maladies cardiovasculaires, première cause de mortalité dans le monde.
Le sel n’est pas mauvais en soi. Il est même essentiel au bon fonctionnement de l’organisme : il permet la transmission des signaux nerveux, le bon fonctionnement des muscles, et participe à l’équilibre hydrique du corps. Toutefois, au-delà de 5 grammes par jour (environ une cuillère à café), il devient toxique.
Comment agit-il dans le corps ?
Une consommation excessive de sel favorise la rétention d’eau, ce qui augmente le volume sanguin circulant dans les artères. Résultat : la pression artérielle augmente, forçant le cœur à travailler plus fort, ce qui entraîne :
Hypertension artérielle
Insuffisance cardiaque
Accidents vasculaires cérébraux (AVC)
Infarctus du myocarde
Insuffisance rénale
Détérioration des vaisseaux sanguins
D’autres effets secondaires sournois :
Ostéoporose (le sel favorise la perte de calcium par les urines)
Cancer de l’estomac
Ballonnements, rétention d’eau, fatigue
Une consommation au quotidien bien au-dessus des recommandations
En Afrique comme ailleurs, la consommation moyenne de sel dépasse souvent 8 à 12 grammes par jour, soit deux fois plus que le seuil recommandé. Une grande partie de ce sel ne provient pas de la salière, mais :
Des produits transformés (pain, biscuits, fromages, sauces)
Des bouillons cubes industriels
Des plats cuisinés
De la charcuterie et conserves
Zoom sur le cube culinaire : un concentré de sel et d’additifs
Très prisés dans les cuisines africaines, les bouillons cubes (Maggi, Jumbo, Adja, etc.) sont considérés comme les principaux pourvoyeurs de sel caché. Une seule portion peut contenir jusqu’à 1 à 2 grammes de sel !
Outre le sel, ces cubes contiennent :
Du glutamate monosodique (exhausteur de goût controversé)
Des graisses saturées
Des additifs chimiques (colorants, conservateurs)
Ce que disent les spécialistes de la santé :
Selon des spécialistes de la santé consultés :
“Le cube est un piège culinaire. Il peut sembler pratique, mais il est souvent trop riche en sel et en additifs. Il est essentiel de réduire sa consommation pour préserver la santé cardiovasculaire.”
D’après les nutritionnistes :
“Une alimentation trop salée favorise l’hypertension et d’autres pathologies liées au cœur et aux reins. Il est recommandé de privilégier des herbes naturelles et des épices pour assaisonner les plats.”
Comment réduire votre consommation de sel ?
Conseils pratiques :
Lisez les étiquettes : repérez les mentions “sodium” ou “sel” dans la liste des ingrédients.
Évitez les bouillons cubes ou utilisez-en rarement et en très petites quantités.
Remplacez le sel par des aromates : basilic, thym, curcuma, cumin, citron, etc.
Goûtez avant de saler.
Cuisinez maison autant que possible.
Rincez les conserves (légumes, thon) pour éliminer un peu de sel.
Limitez les sauces industrielles (soja, ketchup, etc.).
L’approche familiale :
L’éducation au goût commence à la maison. Habituez les enfants à manger moins salé dès le plus jeune âge. Leur santé future en dépend.
Le rôle des politiques de santé publique
L’OMS recommande aux États de :
Fixer des seuils de sel dans les produits industriels
Obliger les fabricants à étiqueter clairement la teneur en sel
Sensibiliser la population à travers les campagnes de santé
Des pays comme la Finlande ou le Royaume-Uni ont réussi à réduire significativement les maladies cardiovasculaires en s’attaquant à l’excès de sel.
Réduire sa consommation de sel, ce n’est pas se priver de plaisir, mais choisir la santé. Remplacer le cube par des condiments naturels, cuisiner plus souvent, surveiller les produits industriels : autant de gestes simples qui sauvent des vies.
Votre cœur, vos reins, vos artères vous diront merci.