Le symbole d’une souveraineté retrouvée
Le lundi 28 avril 2025 restera gravé dans l’histoire contemporaine du Sénégal. Ce jour-là, les premières troupes françaises ont quitté Dakar, amorçant une transition inédite après plus de soixante années de présence militaire étrangère sur le sol sénégalais. Escorté par l’armée nationale, un convoi de véhicules militaires français a symboliquement ouvert la voie à une nouvelle ère, celle d’une souveraineté pleinement assumée par le Sénégal.
Cette décision fait suite à l’engagement fort du président Bassirou Diomaye Faye, qui, dès sa prise de fonction, avait promis la fin de toute présence militaire étrangère dans le pays d’ici septembre 2025. Un objectif ambitieux qui commence à se concrétiser, dans un contexte régional où plusieurs États d’Afrique de l’Ouest (Mali, Burkina Faso, Niger) ont déjà tourné le dos à la coopération militaire française.
La France, dans le cadre de ce retrait progressif, a officiellement restitué aux autorités sénégalaises plusieurs installations militaires majeures, dont les quartiers Maréchal et Saint-Exupéry à Dakar. Cette restitution traduit une volonté de passer d’un partenariat militaire traditionnel à une coopération plus équilibrée, fondée sur le respect mutuel et les intérêts stratégiques des deux nations.
Mais cette rupture ne se fait pas sans conséquence. Le départ des Éléments Français au Sénégal (EFS) entraînera le licenciement de 162 employés sénégalais d’ici le 1er juillet 2025. Pour accompagner cette transition sociale délicate, un forum des métiers a été prévu à Dakar afin de faciliter leur reconversion et limiter les impacts économiques.
Une commission mixte, créée le 12 février 2025, pilote cette opération complexe. Elle est chargée de définir le calendrier de restitution des sites, de gérer les aspects logistiques du retrait et de poser les bases d’un nouveau cadre de coopération en matière de défense et de sécurité.
Au-delà de son aspect militaire, ce retrait marque un tournant politique et symbolique. Il témoigne de la volonté des dirigeants sénégalais d’affirmer l’autonomie stratégique du pays et de redéfinir les contours de ses alliances internationales. Une page se tourne, avec l’espoir qu’elle ouvre sur un avenir plus souverain, plus équitable, et plus respectueux des aspirations des peuples africains.
