Le gouvernement alerte sur les risques d’une prise en charge tardive et renforce sa riposte communautaire
Alors que les chiffres officiels laissaient entrevoir un recul de la maladie, de nouveaux cas de plaies ulcéreuses font leur apparition dans plusieurs régions du Bénin, ravivant les craintes autour de l’Ulcère de Buruli. Longtemps négligée ou mal comprise, cette infection bactérienne reste pourtant redoutable.
L’Ulcère de Buruli, provoqué par la bactérie Mycobacterium ulcerans, débute souvent par un simple nodule indolore ou une enflure. Mais sans traitement rapide, la lésion évolue en une plaie profonde, pouvant entraîner des mutilations sévères, des handicaps irréversibles, voire la mort. Malgré son potentiel destructeur, la maladie continue d’être banalisée dans certaines localités, où des croyances persistantes l’associent à des causes mystiques ou surnaturelles.
Entre 2016 et 2024, le nombre de cas recensés a pourtant chuté de 312 à 119, grâce aux campagnes de sensibilisation et aux efforts du système de santé béninois. Mais cette tendance à la baisse est aujourd’hui fragilisée par la résurgence de cas dans certaines zones, selon le Conseil des ministres du 23 avril 2025. Ces ulcérations, qu’elles soient liées à l’Ulcère de Buruli ou à d’autres pathologies cutanées, posent un grave problème de santé publique lorsque les soins sont sollicités trop tardivement.
Les conséquences de ce retard sont lourdes : hospitalisations pouvant durer jusqu’à 120 jours, complications majeures, perte de mobilité… Et pourtant, la guérison est possible si les lésions sont prises en charge rapidement.
Face à cette urgence, le gouvernement a ordonné le renforcement de la communication autour des affections cutanées. Des relais communautaires seront mis à contribution pour sensibiliser les populations à l’importance d’un recours précoce aux soins. De leur côté, les professionnels de santé devront intensifier la surveillance et la prise en charge des maladies de peau.
En matière de prévention, les gestes les plus simples restent les plus efficaces : maintenir une bonne hygiène corporelle, éviter les milieux stagnants ou souillés, et consulter un centre de santé dès l’apparition de toute plaie suspecte.
L’Ulcère de Buruli n’est pas une malédiction. C’est une maladie grave, mais guérissable. Encore faut-il savoir la reconnaître et agir à temps.