« Je ne connais pas Dangnivo, j’ai simplement exécuté ma part de l’accord » : Alofa continue de nier
(L’avis d’un expert sur le produit Ayokpè qu’il aurait donné à Dangnivo)
Le procès de l’affaire de la disparition de Pierre Urbain Dangnivo a repris ce mardi 8 avril 2025, après une suspension de plusieurs semaines suite aux révélations faites par les principaux accusés, Codjo Alofa et Donatien Amoussou, le 19 mars dernier. Ce mardi, le Tribunal de Cotonou a entendu deux témoins clés : Julien Akpaki, ancien directeur général de l’ORTB, et le spécialiste en médecine traditionnelle, Dr Ghislain Akabassi.
C’est Julien Akpaki qui a ouvert l’audience. L’ancien directeur de l’ORTB a été appelé à témoigner sur les échanges qu’il a eus avec Auguste Amoussou, le grand frère de Donatien Amoussou. Selon Akpaki, c’est Auguste Amoussou qui l’a contacté en vue d’informer la présidence de la disparition d’un véhicule lié à l’affaire. « Je l’ai orienté vers le colonel Koumassegbo », a affirmé Akpaki, en précisant qu’il ignorait la fonction exacte de Koumassegbo, mais qu’il l’avait jugé apte à recevoir l’information.
À la question du président du tribunal : « Connaissiez-vous Auguste Amoussou avant ce contact ? », Akpaki a répondu sans ambages : « Non, je ne le connaissais pas. C’est lui qui me connaissait comme étant Directeur de l’ORTB. » En revanche, Akpaki a bien souligné que, selon lui, « rien n’intéressait la présidence de la République dans cette affaire de véhicule. »
Cette déclaration a soulevé une interrogation de la partie civile : “Qu’est-ce qui intéresse la présidence de la République dans cette affaire de véhicule ?” Akpaki a expliqué que « c’est de la volonté d’Auguste Amoussou de bien vouloir aller confier au service de sécurité de la présidence les informations qu’il détenait par rapport au véhicule. » Cependant, il a précisé que c’était uniquement sur la demande d’Amoussou qu’il avait mis ce dernier en relation avec le colonel Koumassegbo, qu’il ne connaissait pas personnellement.
Donatien Amoussou : de vives contestations
Le lendemain, Donatien Amoussou a pris la barre. Il a contesté fermement les propos d’Akpaki. « Le premier jour que mon grand frère Auguste Amoussou a appelé le DG Akpaki, il ne s’est jamais présenté à lui. Donc ils se connaissaient bien avant », a souligné Amoussou. Il a également nié que son frère ait demandé une mise en relation avec la présidence, précisant qu’« Akpaki a appelé le colonel Koumassegbo devant nous. »
Amoussou a poursuivi en précisant qu’Akpaki avait joué un rôle plus actif qu’il ne l’avait laissé entendre : « C’est en notre présence qu’il a contacté le colonel Koumassegbo. » Ces déclarations ont alimenté des doutes concernant l’implication de l’ancien directeur de l’ORTB et son rôle dans l’affaire.
Dr Ghislain Akabassi : éclaircissements sur la toxicité de l’Ayokpè
L’audience a pris un tournant scientifique avec l’intervention par visioconférence de Dr Ghislain Akabassi, expert en médecine traditionnelle. Celui-ci a été appelé à expliquer les effets de la plante Ayokpè, que Codjo Alofa aurait administrée à Pierre Urbain Dangnivo. « A forte dose, ça peut devenir dangereux pour la santé de l’individu. Ça peut l’amener dans un état d’inconscience susceptible de lui être fatal », a fait savoir le médecin, soulignant les risques liés à une utilisation excessive de cette plante.
Cependant, Codjo Alofa, à sa prise de parole, a contesté fermement les assertions de l’expert. « Je dis, je le répète depuis toujours que je ne connais pas Dangnivo. Je n’ai fait qu’exécuter ma part de l’accord qu’ils étaient venus passer avec moi au début de l’affaire », a répliqué Alofa, avec force. Il a insisté : « Je n’ai jamais donné un quelconque produit à qui que ce soit. Je ne connais pas Dangnivo et comment voulez-vous que je lui donne un produit ? »
Suspension et reprise prévue :
Face aux tensions croissantes, l’audience a été suspendue et est prévue pour reprendre ce mercredi à 10h. De nouveaux témoignages et éclaircissements devraient être apportés dans cette affaire complexe, où les zones d’ombre demeurent nombreuses.
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