Février tragique : que faut-il en conclure pour la sécurité de nos autorités ?

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Parlons-en ! Spécial N°003

Les mois passent, mais certaines dates semblent tragiquement marquées du sceau du destin. Le mois de février 2024 a vu la perte du Premier adjoint au maire de Savalou, Dominique Kakè Sounlin, dans un accident de la route. En 2025, c’est le ministre Kouaro Yves Chabi qui est tragiquement décédé, le 20 février, dans des circonstances similaires. Et il y a aussi l’accident du maire de Cotonou, Luc Atrokpo, le 28 février 2024, qui bien que moins dramatique en termes de pertes humaines, n’en demeure pas moins une tragédie. Une coïncidence qui interpelle. Pourquoi ces drames se concentrent-ils chaque année autour de la même période ?

La répétition de ces événements tragiques dans un laps de temps si rapproché est préoccupante, d’autant plus qu’ils touchent des personnalités publiques censées être protégées par des mesures de sécurité rigoureuses. Cela soulève la question d’un possible « hasard » ou, plus encore, d’une sorte de symbole inquiétant. Un signe du destin ou un simple enchaînement malheureux de circonstances ? Une chose est certaine : la sécurité des autorités ne doit plus être une simple option, mais une priorité absolue.

Un mois de février de trop ?

Il est difficile de ne pas remarquer cette étrange coïncidence. Le 20 février 2025, l’accident qui a coûté la vie au ministre Kouaro Yves Chabi s’ajoute à une liste déjà lourde de pertes humaines. Si l’on remonte à l’année précédente, le 22 février 2024, c’était Dominique Kakè Sounlin, un acteur politique local, qui disparaissait dans des conditions similaires. Le 28 février 2024, un autre drame, celui du maire de Cotonou, Luc Atrokpo, malgré le fait qu’il ait survécu, n’en reste pas moins marquant, puisqu’une vie a été perdue. L’étrange récurrence des événements entre ces dates fait naître un sentiment de fatalité, voire de malchance qui frappe les autorités béninoises chaque mois de février.

Faut-il voir dans cette série de drames un signe ou une malédiction ? Peut-être pas. Mais cela invite à réfléchir. La vie de nos autorités est en jeu, et ce n’est pas un hasard si ces tragédies surviennent chaque année, à la même période, avec des conséquences dramatiques.

La question de la sécurité : une urgence nationale

Il est impératif de se poser des questions. Pourquoi la sécurité des autorités, notamment celles en déplacement, reste-t-elle souvent insuffisante ? Comment expliquer que des figures politiques de premier plan, qui devraient bénéficier des meilleures protections, se retrouvent exposées à des dangers aussi graves sur les routes ? Est-ce le résultat d’une négligence, d’un manque d’organisation, ou simplement de l’absence de dispositifs adaptés ?

Les cortèges officiels, les gyrophares, et autres dispositifs de sécurité semblent avoir été relégués au second plan au fil des années, et ces accidents tragiques montrent l’urgence d’un retour en force de ces mesures. Il ne s’agit pas d’une simple question de protocole ou de confort, mais bien de la préservation de vies humaines.

Un « sort » à conjurer ou des mesures à prendre ?

Bien entendu, il n’est pas question de parler de malédiction ou de fatalité. Il ne s’agit pas d’une question mystique, mais d’une question de gestion, d’organisation et de prévention. Ces drames, bien qu’ils semblent se concentrer en février, sont une illustration des risques inhérents à un manque de préparation. Le mois de février ne doit pas être perçu comme une période néfaste, mais plutôt comme un moment propice à une prise de conscience collective et à des actions concrètes.

Faut-il conjurer un « sort » ? Bien sûr que non. Mais faut-il prendre des mesures exceptionnelles pour éviter que de telles tragédies ne se reproduisent ? Absolument. Il est plus que temps de rétablir les cortèges officiels et d’assurer une meilleure protection des autorités en déplacement. Il est de notre responsabilité, à nous citoyens, à nos institutions, de garantir que les représentants de l’État puissent exercer leurs fonctions sans craindre pour leur vie sur la route.

Une réflexion collective s’impose

Ces tragédies doivent être un signal d’alarme. Les autorités, dont la vie est en jeu chaque fois qu’elles se déplacent, méritent une protection renforcée. Il ne faut pas attendre qu’un drame de plus vienne frapper avant d’agir. C’est à la fois un devoir et une urgence collective de rétablir des dispositifs de sécurité adéquats, de renforcer les mesures de protection, et d’éviter qu’un autre mois de février ne vienne raviver la douleur des pertes humaines sur nos routes.

La vie de nos autorités ne doit pas être un sacrifice, mais une priorité.

Abbas TITILOLA

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