Patrice Talon entame bientôt une tournée nationale dans les 77 communes du Bénin. Officiellement, il s’agit d’une reddition de comptes, un exercice démocratique permettant au chef de l’État de présenter aux populations le bilan de ses dix années de gouvernance. Infrastructures routières, réformes dans la santé, l’éducation, l’eau et l’électricité, microfinance… Le Bénin a connu des transformations majeures, même si des insuffisances persistent, notamment sur le plan social et dans l’application de certaines réformes politiques.
Mais au-delà de cet exercice institutionnel, cette tournée pourrait aussi être un moment clé pour mesurer l’état d’esprit des populations. Après deux mandats marqués par des réformes d’envergure, une question mérite d’être posée : et si certaines voix s’élevaient pour réclamer une continuité du leadership de Talon ?
Un bilan qui pourrait susciter une demande de continuité
Il ne fait aucun doute que sous l’ère Talon, le Bénin a connu un développement infrastructurel sans précédent. Routes bitumées, hôpitaux modernisés, électrification de plusieurs localités, accès accru à l’eau potable… autant d’acquis qui pourraient amener certaines populations à souhaiter la poursuite des réformes engagées.
De plus, lors de ses précédentes tournées, Patrice Talon a su répondre en direct aux doléances du peuple, allant jusqu’à donner des instructions immédiates pour résoudre certaines préoccupations. Cette proximité et cette capacité d’action pourraient-elles amener certains citoyens à exprimer le souhait de le voir prolonger son mandat ?
Et si le peuple réclamait un troisième mandat ?
L’histoire politique africaine a montré que la “demande populaire” a souvent été un élément déclencheur de débats sur la limitation des mandats. Dans certains pays, des dirigeants ont justifié une modification constitutionnelle par une forte pression populaire.
Si, au cours de cette tournée, des voix s’élèvent pour appeler à une continuité du leadership de Talon, quelle serait sa réaction ? Jusqu’ici, le président a toujours affirmé son respect de la Constitution et la nécessité de ne pas briguer un troisième mandat. Mais face à une pression populaire insistante, maintiendra-t-il cette position ?
Le Bénin, souvent cité en exemple pour son attachement à l’alternance démocratique, pourrait-il être confronté à ce débat ?
A.A.T
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