Procès de tentative de coup d’État : Boko et Homeky gardent le silence sans leurs avocats

0 1 013

« Je suis prêt à me sacrifier si c’est mon destin », déclare Homeky

Ce mardi 28 janvier 2025, le procès de l’ancien ministre des Sports, Oswald Homeky, et de l’homme d’affaires Olivier Boko, ainsi que de leurs coaccusés, dans l’affaire du « Complot contre l’autorité de l’État », a connu un épisode particulièrement tendu à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet).

L’après-midi a été marqué par les dépositions des témoins et des coaccusés. Lorsque le moment est venu pour les principaux accusés, Homeky et Boko, de s’exprimer, ceux-ci ont choisi de garder le silence, réclamant la présence de leurs avocats avant toute déclaration. Une position ferme qui a conduit à une suspension de l’audience.

Cependant, avant la suspension, Oswald Homeky a tenu à s’expliquer, livrant une déclaration poignante et lourde de sous-entendus sur le système judiciaire et politique béninois. Voici ses propos, rapportés dans leur intégralité :👇

« Je voudrais rappeler que la devise du Bénin, c’est fraternité justice travail. J’aurais voulu, avec l’assistance de nos avocats, répondre point par point aux accusations. Je suis venu à ce procès avec les avocats pour me défendre, malheureusement un certain nombre d’irrégularités les ont poussés à se déconstituer. On essaie de vous faire croire que le jeune est tellement bête que quelqu’un qui n’a pas de formation militaire pouvait organiser un coup d’État sans même chercher à se mettre à l’abri.

Olivier Boko est le mieux préparé de nous tous. S’il décide de se présenter, toutes les autres ambitions devront s’éclipser. C’est suite à ces déclarations que je me suis fait recadrer en Conseil des ministres et que j’ai démissionné le lendemain.

J’étais prêt à démentir les rumeurs qui disent qu’à la Criet, la messe est dite d’avance. Au Bénin, chacun connaît la vérité dans son cœur, mais chacun se tait et joue le rôle qu’on leur demande de jouer. J’appartiens au système et je sais que si c’est mon destin, je suis prêt à me sacrifier.

Je souhaite que la juridiction soit conforme à la loi. Je veux avoir mes avocats. Si ce n’est pas le cas, je garde le silence. »

L’audience a repris à 17h40, sous haute tension. La présidente de la cour a ordonné la lecture de plusieurs pièces du dossier, poursuivant ainsi le processus judiciaire malgré le climat tendu et les multiples interrogations sur l’équité du procès.

Leave A Reply

Your email address will not be published.

× Contactez-Nous