Scandale politique : arrestation spectaculaire du président Sud-coréen ce mercredi pour insurrection (vidéo)

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Le Bureau d’enquête sur la corruption des hauts fonctionnaires (CIO) a arrêté ce mercredi 15 janvier 2024, le président Sud-coréen Yoon Suk Yeol. Il est accusé d’insurrection après avoir instauré une loi martiale d’urgence le 3 décembre dernier. Cette arrestation marque un tournant historique, étant la première de l’histoire de la République de Corée à concerner un président en fonction, depuis l’adoption de la Constitution en 1948.

Le CIO a exécuté le mandat d’arrêt à 10h33 ce matin. Yoon a été conduit à son siège à Gwacheon, dans la province de Gyeonggi, pour un interrogatoire qui s’est ouvert à 10h53. L’enquêteur a préparé un dossier volumineux, de 200 pages, détaillant les raisons pour lesquelles la loi martiale, jugée anticonstitutionnelle, a été imposée. Yoon est accusé d’être le principal instigateur d’une insurrection violente, en mobilisant les militaires pour empêcher l’Assemblée nationale de lever la loi martiale et en orchestrant une émeute.

Les accusations portent également sur la tentative de Yoon de manipuler la politique en incitant à l’arrestation de plusieurs figures politiques, dont le président de l’Assemblée nationale, Woo Won-shik, ainsi que les leaders des principaux partis politiques. Selon les autorités, il aurait conspiré avec l’ex-ministre de la Défense, Kim Yong-hyun, pour encercler l’Assemblée nationale et faire pression sur les députés opposés à la loi martiale. Un rapport d’accusation détaille également des ordres de faire usage de la force militaire pour sortir les parlementaires de la salle de réunion.

Le CIO a aussi mis en lumière des preuves de la mobilisation de l’armée, avec la saisie de 57 735 balles réelles lors de la mise en place de la loi martiale. Le Parquet a qualifié ces actions de tentative d’insurrection armée visant à renforcer le pouvoir exécutif au détriment des institutions démocratiques.

Face à ces accusations, Yoon a été suspendu de ses fonctions après qu’une motion de destitution ait été adoptée par l’Assemblée nationale le 14 décembre dernier, à la suite de débats houleux. Le CIO a demandé un mandat d’arrêt à son encontre dès le 30 décembre, après que Yoon ait refusé de se présenter pour trois convocations. Un premier mandat d’arrestation a échoué le 3 janvier, mais la Cour du district Ouest de Séoul a finalement délivré un second mandat d’arrêt le 7 janvier, menant à l’exécution d’aujourd’hui.

Des dizaines de députés du Parti du pouvoir du peuple, dont plusieurs soutiens de Yoon, se sont rassemblés devant la résidence présidentielle située dans le quartier de Hannam à Séoul, contestants l’illégalité de l’arrestation. Yoon, avant de se rendre au CIO, a exprimé son désaveu vis-à-vis de l’enquête, qualifiant l’investigation de «illégale», mais affirmant avoir choisi de comparaître pour «éviter une effusion de sang».

La cour dispose jusqu’à mi-juin pour se prononcer sur la motion de destitution votée par les députés le 14 décembre. Bien que suspendu, Yoon reste officiellement président en attendant le verdict de la juridiction, qui pourra soit le destituer définitivement et organiser de nouvelles élections, soit le rétablir dans ses fonctions. Ci-dessous, la vidéo de son arrestation 👇

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