Cour Pénale Internationale (CPI) : la béninoise Reine Alapini-Gansou élue vice-présidente

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Enfance et Formations, carrière, distinctions, etc. (lire sa biographie)

Voici la nouvelle présidente de la CPI

La béninoise Reine Alapini-Gansou est élue vice-présidente de la Cour pénale internationale (Cpi). C’était hier lundi 11 mars 2024 à la faveur d’une séance plénière tenue par les juges de la Cour pénale. Au cours de ladite plénière, les juges de la CPI ont élu la juge Tomoko Akane en tant que Présidente de la Cour. Le juge Rosario Salvatore Aitala a été élu premier vice-président et la juge Reine Alapini-Gansou a été élue seconde vice-présidente. Les membres de la Présidence sont élus pour une durée de trois ans avec effet immédiat. “Je suis profondément honorée d’avoir été élue par mes collègues juges au poste de Présidente de la Cour pénale internationale. En cette période de défis pour la Cour, un leadership stable, collaboratif et unifié est nécessaire” a laissé entendre la nouvelle présidente élue. Elle ajoute : “Je me concentrerai sur la promotion du dialogue entre les organes de la Cour et les représentants de la défense et des victimes, ainsi que sur le renforcement du dialogue avec les États parties et les États qui n’ont pas encore ratifié le Statut de Rome. Je donnerai également la priorité à la sécurité et au bien-être du personnel de la Cour”

Rôle des membres de la présidence de la CPI

La Présidence constituée d’un Président et de deux vice-présidents, joue un rôle essentiel en définissant les orientations stratégiques pour l’ensemble de la CPI. Elle assure la coordination avec les autres organes et consulte le Procureur sur les questions présentant un intérêt commun. Conformément au Statut de Rome, qui est le traité régissant le fonctionnement de la Cour, la Présidence est chargée de la bonne administration de la Cour, exception faite du Bureau du Procureur. Elle supervise les activités du Greffe et intervient sur de nombreuses questions d’ordre administratif touchant au fonctionnement général de la CPI. Elle examine en outre les recours formés contre certaines décisions du Greffier et conclut avec les États et les organisations internationales des accords de coopération liant la Cour dans son ensemble.

Qui est Reine Alapini-Gansou ?

Reine Alapini-Gansou, née le 11 août 1956 à Abidjan, est une juge à la Cour pénale internationale.

Biographie

Enfance et Formations

En 1999, elle est diplômée d’un DEA en Droit et politique de l’environnement des Universités de Lomé, Maastricht et Bhoutan. Elle est également titulaire d’une maîtrise en droit des affaires et carrières judiciaires de l’Université nationale du Bénin, et de diplômes dans le domaine en droit international et droits de l’homme délivrés entre 1993 et 2002 par l’African Institute of Human Rights de Banjul, l’Institut international des droits de l’homme de Strasbourg et l’Organisation internationale de droit du développement de Rome. Elle obtient, en 2007 un diplôme universitaire de troisième cycle en droit de la Common Law à l’Université de Lyon.

Elle se spécialise en droit international et droit de l’homme, en droit commercial et des affaires, notamment concernant les mécanismes alternatifs de résolution des différends), en droit du travail et en droit pénal.

Carrière

Depuis 1986, Reine Alapini-Gansou est avocate au barreau du Bénin. En 1988, Reine Alapini-Gansou effectue un stage pour la Conférence internationale des barreaux à Paris. Entre 2000 et 2002, elle devient stagiaire auprès de l’Organisation internationale pour le droit du développement de Rome. À partir de l’année 2000, elle enseigne le droit à l’Université d’Abomey-Calavi.

En 2001, elle travaille pour le projet “Justice pour tous au Rwanda”, porté par l’association Avocats sans frontières. Entre 2005 et 2009, puis entre 2012 et 2017, elle exerce la fonction de Rapporteuse spéciale sur les défenseurs des droits de l’homme à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. Elle dirige et présente notamment un rapport sur la liberté d’association. Elle est membre du comité sur les droits humains des PVVIH et autres personnes vulnérables, qu’elle préside à sa création en 2009, pendant deux ans. Elle est présidente de cette commission entre 2009 et 2012 et effectue des missions de promotions dans plus de 45 pays. Reine Alapini-Gansou est présidente du conseil d’administration du Réseau ouest-africain des défenseurs des droits humains (ROADDH).

En 2009, elle obtient une décision de justice rendant anti-constitutionnel l’article du code pénal béninois concernant l’adultère, jugé discriminatoire envers les femmes. Elle est également juriste conseil pour les femmes victimes de violences et de viols, au centre pour le Droit et le développement de la femme.

Entre mai et juin 2011, elle est membre de la Commission internationale d’enquête des Nations Unies sur les violences postélectorales en Côte d’Ivoire. Elle y dénonce notamment les violences faites aux femmes. Elle est ensuite membre de la Commission d’enquête des Nations Unies sur le Burundi.

Le 19 juillet 2011, elle rejoint en qualité de membre la Cour permanente d’arbitrage des Nations Unies. À partir de 2012, elle délivre des formations sur la procédure devant la Cour pénale internationale au Centre International de Formation des Avocats Francophones.

Reine Alapini-Gansou est élue juge à la Cour pénale internationale le 5 décembre 2017 lors de la seizième session de l’Assemblée des États parties au siège de l’ONU. Elle prend ses fonctions le 11 mars 2018, pour un mandat de 9 ans. Le gouvernement béninois a soutenu sa candidature à cette fonction, par une décision lors du conseil des ministres du 7 septembre 2017 à l’initiative du ministre des affaires étrangères et de la coopération et du ministre de la justice et de la législation. C’est la première femme béninoise élue à cette fonction. Dans le cadre de ses fonctions de juge à la CPI, elle traite notamment des situations en Libye, en République démocratique du Congo, en République du Mali, ou encore en Géorgie.

Distinctions

Reine Alapini-Gansou a reçu plusieurs distinctions pour sa contribution aux droits humains :

2010 : Prix des droits de l’homme du cinquantenaire des indépendances africaines décerné par l’Académie des Sciences d’Outre-Mer

2012 : Distinction lors du 25e anniversaire de la Commission Africaine des droits de l’Homme pour sa contribution au service des droits de l’homme pour l’Afrique

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