Djidja : grâce au PAM, les femmes de “Mihalodo” font vivre les cantines scolaires

0 316
Portez l’elegance

(Une dynamique communautaire au service de la nutrition scolaire)

Mozart

À quelques jours de la rentrée scolaire 2025-2026, l’ambiance est électrique dans le magasin de Montsourou, l’un des sites de la coopérative “Mihalodo” de Djidja. département du Zou. Ici, les femmes s’activent au triage et au vanage du maïs destiné aux cantines scolaires. Dans les sacs de 50 kg soigneusement remplis et cousus, c’est bien plus qu’une denrée qui se prépare : c’est la promesse du premier repas chaud que recevront les enfants dès lundi, grâce au Projet intégré d’alimentation scolaire et de la nutrition (PIASN) mis en œuvre par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) et l’Unicef et soutenu par les Pays Bas.

Sous la supervision de Marcos Agnankansodé, représentant de la coopérative, des dizaines de femmes trient et vannent les grains de maïs. « Pas moins de 50 tonnes seront livrées au PAM », confie-t-il. La coopérative regroupe plus de 160 membres, producteurs et productrices, qui trouvent désormais dans ce partenariat une garantie d’écoulement régulier de leurs récoltes. Chaque vendredi, les femmes sont rémunérées pour leur travail. « Cela leur permet d’envoyer leurs enfants à l’école, et de nourrir toute la famille », souligne Marcos.

Marcos Agnankansodé

Depuis quatre ans, la collaboration avec le PAM a changé le quotidien des femmes de la coopérative “Mihalodo” de Djidja. Les producteurs vendent à un prix juste, les femmes trouvent une activité rémunératrice et les enfants bénéficient de repas équilibrés dans leurs écoles.

Quand les mères deviennent actrices de l’éducation

À l’intérieur du magasin, Célestine Gbonongba, responsable des femmes trieuses, ne cache pas sa fierté. Productrice de maïs, haricots et soja, elle participe aussi activement au triage et à la mise en sac. « En faisant ce travail, on est payées et nos enfants mangent dans les écoles. Ils n’ont plus besoin de rentrer à la maison pour chercher à manger. Ils mangent proprement sur place », raconte-t-elle.

Célestine Gbonongba

Au-delà de la rémunération, ces femmes ont gagné en autonomie. Elles n’attendent plus forcément l’appui de leurs maris pour assurer la scolarisation de leurs enfants. L’argent gagné dans les activités de triage et de vanage leur donne une marge de responsabilité nouvelle, symbole d’un empowerment féminin rendu possible grâce au projet.

L’achat local, moteur d’un cercle vertueux

Pour Estelle Rosalia Tchoumado, point focal nutrition et chaîne de valeur sur le PIASN a Djidja, l’innovation est claire : « Nous achetons désormais auprès des producteurs locaux, et ce sont les enfants de la commune qui consomment. L’achat est local, la consommation est locale. »

Rosalia Tchoumado

En 2024-2025, la coopérative Mihalodo a livré 16 écoles sur les 20 inscrites dans le dispositif CBT. Pour cette nouvelle rentrée, les équipes sont déjà prêtes. Le système garantit une traçabilité et une transparence dans la chaîne de valeur, tout en stimulant l’économie locale et en améliorant la sécurité alimentaire.

Des vies transformées

À 7 heures du matin, Martine Zetin est déjà à pied d’œuvre. Productrice et trieuse, elle témoigne : « Avant, nous vendions notre maïs à vil prix et c’était difficile. Aujourd’hui, grâce au PAM, notre situation s’est nettement améliorée. Nous travaillons de 7h à 19h, mais au moins nous savons que nos efforts servent à payer l’école de nos enfants et à assurer leur repas. »

Martine Zetin

Son sourire en dit long : l’assurance d’écouler sa production et de voir ses enfants étudier le ventre plein vaut bien toutes les heures passées à trier les grains de maïs.

Au-delà d’un simple projet pilote

Le projet PIASN du PAM à Djidja dépasse le cadre d’une assistance alimentaire. Il s’impose comme un levier de développement intégré, où chaque maillon de la chaîne tire un bénéfice : les producteurs écoulent leurs récoltes à un prix juste ; les femmes trouvent une activité rémunératrice qui les autonomise ; les enfants mangent à leur école et apprennent mieux ; la communauté locale bénéficie d’un dynamisme économique nouveau.

À Djidja, les cantines scolaires ne sont pas seulement une affaire d’éducation, mais aussi de dignité et de prospérité partagée. À noter que PIASN couvre 399 écoles reparties dans 8 communes.

Abbas T.

benin-news.com, l’information autrement.

Leave A Reply

Your email address will not be published.

× Contactez-Nous