Cotonou : un commissaire adjoint devant la CRIET pour corruption dans une affaire de viol

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Le commissaire principal livre sa version des faits

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La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) poursuit l’examen du dossier impliquant le deuxième adjoint du commissaire du 1er arrondissement de Cotonou. Ce jeudi 7 août, à l’occasion de la troisième audience, rapportée par Libre Express, deux hauts gradés de la police républicaine ont été entendus, dont le commissaire major Joël Feliho, en poste au moment des faits. Il a livré sa version sur les circonstances ayant conduit à la mise sous mandat de dépôt de son adjoint.

Les faits remontent à la fin du mois d’avril 2025. Alors en déplacement pour une formation à l’hôtel du Lac de Cotonou, Joël Feliho dit être revenu au commissariat et avoir trouvé une dame assise dans les locaux. Interrogée, cette dernière aurait d’abord évoqué une affaire de bastonnade. Mais, selon la déposition du commissaire à la barre, il apprendra plus tard de son chef de poste qu’il s’agissait en réalité d’une affaire de viol. La victime présumée aurait été conduite à la plage, puis dans un hôtel par un homme qui, face à son refus de rapports sexuels, l’aurait violée.

Le mis en cause avait été interpellé par une patrouille et placé en garde à vue. Le commissaire affirme alors avoir instruit son équipe de transmettre le dossier à l’Office central de protection des mineurs (OCPM) pour un suivi approprié, ce qui aurait été fait dans les heures suivantes.

Mais c’est le lundi suivant que la situation se complique. Le deuxième adjoint, aujourd’hui incarcéré, aurait approché son supérieur pour suggérer de placer le suspect sous convocation, sous prétexte que la famille du présumé agresseur souhaitait verser une somme de 300.000 FCFA pour couvrir les soins médicaux de la victime. Le commissaire Feliho assure qu’il n’a pas placé de mot. Pourtant, sans son aval, son adjoint aurait procédé à la mise sous convocation du suspect, qui ne s’est plus présenté et demeure depuis introuvable.

La somme en question n’a jamais été enregistrée au commissariat selon l’officier à la barre qui nie toute implication dans une quelconque tentative d’étouffement de l’affaire.

Un autre témoignage-clé est venu enrichir le dossier : celui d’un commandant de la brigade côtière. Ce dernier a relaté avoir été appelé, dans la nuit du 23 avril 2025, par le même deuxième adjoint. Ce dernier lui aurait demandé de l’aide pour rattraper le suspect, expliquant qu’il avait été hébergé à son domicile et qu’il avait profité d’un moment d’inattention pour s’enfuir en escaladant le mur.

Selon la version rapportée par le commandant, l’adjoint au commissaire cherchait à réparer une situation devenue incontrôlable, sans pour autant que la hiérarchie n’ait été informée de ce traitement hors procédure.

Le procès se poursuit. L’accusé, lieutenant de police, est poursuivi pour abus de fonction. Il a été présenté au parquet spécial de la CRIET et placé sous mandat de dépôt depuis le vendredi 2 mai 2025. Il est reproché à cet officier d’avoir délibérément tenté de soustraire un suspect d’agression sexuelle aux poursuites judiciaires, moyennant une transaction financière jugée illégale.

Le juge a ordonné la poursuite du procès au jeudi 6 novembre 2025, pour entendre d’autres parties prenantes et examiner les éventuelles responsabilités administratives et pénales.

benin-news.com, l’information autrement.

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