Elle fut, en 1962, la toute première Miss Dahomey. Plus de six décennies plus tard, Gillette Hazoumè continue d’incarner bien plus qu’un titre de beauté. À 82 ans, cette femme à la prestance intacte vient d’être honorée à Porto-Novo par le mouvement Le Bénin se rev’ELLES, qui lui a remis le prestigieux Trophée Amazone Awards, saluant une vie de courage, de culture et d’engagement.
Gillette Hazoumè, élue miss en 1962
Mais Gillette Hazoumè n’a jamais été une reine d’un soir. Diplômée en arts dramatiques et lyriques à Paris, elle a prêté sa voix à Radio Bénin avant de servir l’administration publique, puis de faire rayonner son expertise à l’international, de l’Union Africaine à Lagos jusqu’à la Présidence tchadienne. Elle a incarné, sans bruit, une figure de l’élite féminine africaine engagée.
Une pionnière à Miss Univers 1962, freinée par la maladie
La même année de son couronnement, Gillette Hazoumè représenta fièrement le Dahomey au prestigieux concours de Miss Univers à Miami Beach, en Floride. Mais quelques jours après son arrivée, elle fut hospitalisée à la suite d’un diagnostic de paludisme léger, établi par le personnel médical du concours. Cette mésaventure l’empêcha de participer aux activités officielles et aux épreuves préliminaires.
Remise à temps pour la finale, elle y assista en tant que spectatrice. Bien que la maladie ait freiné son élan, sa présence seule à ce concours mondial suffisait à inscrire le Bénin sur la carte de l’histoire.
Une voix toujours vive et inspirante
Loin des projecteurs d’antan, c’est aujourd’hui sa parole qui brille. Lors de son intervention à la cérémonie, elle a partagé avec humour et acuité les leçons d’une vie riche en défis. Pour les jeunes filles présentes, son témoignage sonnait comme une boussole, rappelant qu’il est possible d’être belle, cultivée et utile à la société, sans renoncer à soi.
Gillette, aujourd’hui assise au milieu
L’Institut National de la Femme, présent pour l’occasion, n’a pas manqué de souligner l’impact de cette pionnière sur l’évolution du rôle des femmes au Bénin. Ce moment de reconnaissance dépasse la simple célébration : il réhabilite une mémoire trop souvent effacée, celle des femmes qui ont ouvert la voie sans jamais réclamer la lumière.
Gillette Hazoumè ne cherche pas à inspirer : elle l’est, naturellement. Et dans un monde en quête de repères féminins solides, son parcours rappelle que l’âge ne ternit ni l’intelligence ni l’engagement. Il les sublime.
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