
Thème : « L’importance du don de sang pour la santé »

La Coordination nationale du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement a tenu ce mardi 29 juillet 2025 à l’Université d’Abomey-Calavi son sixième “Rendez-vous du REMAPSEN”. Cette édition, placée sous le thème « L’importance du don de sang pour la santé », a été marquée par une communication suivie d’un acte fort de solidarité : une séance de don de sang effectuée par les membres du réseau.
Face à une pénurie chronique de sang dans les hôpitaux béninois, les membres du REMAPSEN ont concrétisé le message de sensibilisation par un acte fort : le don de sang. Un geste salué par l’épidémiologiste Doucelyne d’Almeida, invitée principale de cette rencontre, qui a rappelé l’urgence de renforcer les réserves de sang au Bénin : « Aujourd’hui, nos hôpitaux et centres de santé font face à une pénurie chronique de sang. Or, chaque jour, des milliers d’enfants atteints de maladies graves, aggravées par une anémie sévère, perdent la vie faute de transfusion. Nous avons un besoin urgent de sang pour les sauver, mais les poches manquent. C’est pour prévenir cette situation dramatique que j’ai initié cette activité », a expliqué Doucelyne d’Almeida.
Au cours de sa présentation, elle a insisté sur les bienfaits du don de sang, tant pour le donneur que pour le receveur. Selon son développement, lorsqu’on donne son sang, un bilan est automatiquement réalisé. Cela permet au donneur d’être informé sur son état de santé, parfois même de détecter des problèmes précoces.
Côté receveur, les bénéficiaires sont nombreux : enfants souffrant de paludisme grave, femmes en couches, accidentés de la route, malades atteints de drépanocytose, d’insuffisance rénale ou devant subir une chirurgie.
Statistiques alarmantes, appel à l’action urgent
Selon les statistiques partagées lors de cette activité, moins de 1% des Béninois donnent leur sang, alors qu’il en faudrait au moins 3 à 5% pour couvrir les besoins nationaux. Chaque don peut sauver jusqu’à trois vies.
Le sang prélevé (environ 400 à 450 ml) est remplacé naturellement par l’organisme : le plasma se régénère en une journée et les cellules en quelques semaines. Les hommes peuvent donner leur sang tous les trois mois, les femmes tous les quatre mois, sans danger pour leur santé.
Michaël Tchokpodo, coordonnateur du REMAPSEN Bénin, en train de donner son sang.
Un cadre sécurisé et éthique pour les donneurs
Au Bénin, le don de sang repose sur cinq principes éthiques fondamentaux : bénévolat, volontariat, anonymat, absence de profit et responsabilité. Il est encadré médicalement depuis le remplissage du questionnaire jusqu’à la collation post-don, un processus qui dure en moyenne 45 minutes.
Les résultats sanguins sont disponibles au bout d’un mois et transmis au donneur. Il est possible de donner son sang dans plusieurs situations, sous certaines conditions. Une personne sous traitement médicamenteux peut être autorisée à donner son sang, à condition que le médicament ne soit pas contre-indiqué, ce qui est évalué par le personnel médical. De même, les personnes diabétiques peuvent effectuer un don si leur glycémie est bien contrôlée et qu’il ne s’agit pas d’un diabète insulino-dépendant.
La présence d’un tatouage ou d’un piercing ne constitue pas un obstacle, à condition que l’acte remonte à plus de quatre mois. Le tabagisme ou les menstruations ne sont pas non plus des motifs d’exclusion.
En revanche, le don de sang est interdit en cas de grossesse, de consommation de drogues, de vaccination récente ou de maladie en cours.
Une mobilisation saluée
Très satisfaite de la mobilisation des journalistes, Doucelyne d’Almeida a salué la participation active du REMAPSEN : « Je suis ravie d’avoir vu autant de membres se mobiliser. Ce réseau démontre un véritable engagement en faveur de la santé et de l’équité pour la population béninoise ».
Avec ce sixième rendez-vous, le REMAPSEN Bénin prouve une fois encore qu’il ne se limite pas à la sensibilisation par les mots, mais agit concrètement pour des causes de santé publique. Le message est clair : « Un don, trois vies. Et si demain, c’était vous ? »
benin-news.com, l’information autrement.
29 juillet 2025 par Abbas TITILOLA