Gaza sous blocus total : « on affame les enfants et on leur tire dessus », alerte l’UNICEF
La situation humanitaire à Gaza atteint un niveau de détresse insoutenable. Dans un entretien poignant accordé à RFI, Baptiste Chapuis, responsable du plaidoyer international de l’UNICEF, tire la sonnette d’alarme. Depuis le 2 mars 2025, un blocus quasi total empêche l’entrée de l’aide humanitaire, aggravant une crise déjà dramatique. « À Gaza, on affame des enfants et on leur tire dessus à balles réelles lorsqu’ils tentent de chercher à manger », dénonce-t-il avec force.
En l’espace de 24 heures, entre le 21 et le 22 juillet, 15 personnes sont mortes de faim, dont quatre enfants. L’UNICEF parle désormais d’une “famine de masse en cours”, avec plus de 71 000 enfants souffrant de malnutrition aiguë. Toute la population de la bande de Gaza (environ 2,1 millions de personnes) vit dans une insécurité alimentaire extrême.
Pourtant, les agences humanitaires disent disposer de vivres, d’eau potable et de carburant. « Tout est prêt, mais nous sommes empêchés d’agir », souligne Baptiste Chapuis. Selon lui, la catastrophe actuelle est entièrement d’origine humaine. Les convois humanitaires sont bloqués, et les bombardements ont rendu de nombreuses routes impraticables, limitant la distribution à de petits camions isolés.
Sur le terrain, les infrastructures sont en ruines, les hôpitaux manquent de carburant, et les enfants meurent à la fois de faim et de violence. Face à ce drame, 111 ONG ont lancé un appel pressant à la communauté internationale, l’exhortant à mettre fin au blocus et à garantir un accès humanitaire sécurisé.
Pour l’UNICEF, il est encore temps d’agir. Mais chaque jour qui passe dans l’inaction coûte des vies innocentes — des vies d’enfants.
