Ils sont des dizaines à sillonner chaque jour les grandes artères de Cotonou, Porto-Novo ou Abomey-Calavi. Chargés à bloc, bruyants, mais surtout incontrôlables, les minibus communément appelés « Tokpa-Tokpa » sont devenus un symbole vivant de l’anarchie routière dans notre pays. L’image ci-dessus, capturée sur une route urbaine, parle d’elle-même. Deux apprentis, accrochés à l’arrière d’un minibus en pleine circulation, défient toutes les règles de sécurité et de bon sens. Une scène banale pour certains, mais inacceptable pour une nation en quête d’ordre et de sécurité.
Dans ce décor surréaliste, aucun gilet de sécurité, aucun dispositif d’attache, rien. Seulement l’audace, le danger… et l’indifférence générale. Le chauffeur, lui, roule tranquillement, pendant que son apprenti récolte les pièces de 100 francs CFA à chaque arrêt. La surcharge est devenue la norme. Le non-respect du code de la route, un sport national.
Mais jusqu’à quand ?
Cette forme d’incivisme routier, entretenue par un système de transport urbain non régulé et toléré, est un appel à l’action. Où sont passés les contrôles de la police républicaine ? Que font les syndicats de transporteurs censés encadrer les pratiques de leurs membres ? Combien faudra-t-il encore de blessés, voire de morts, pour que des sanctions exemplaires tombent ?
Les usagers, souvent contraints par l’urgence ou la précarité, acceptent ce mode de transport au péril de leur vie. Mais ce n’est pas une raison pour banaliser l’inacceptable. Les autorités doivent intensifier les contrôles, immobiliser les véhicules en infraction, et surtout éduquer les conducteurs à la citoyenneté.
Il est temps de tirer le frein à main de cette folie urbaine. Le Tokpa-Tokpa ne doit pas être un cercueil roulant. La sécurité routière est un droit, pas un luxe.
Il est encore temps d’agir. Mais chaque minute d’inaction nous rapproche un peu plus de la tragédie.
Bruno AgassounonCliquez-ici pour plus d’informations
Benin-news.com, l’information autrement.
