📰 Alassane Ouattara désigné candidat du RHDP : vers un quatrième mandat en Côte d’Ivoire ?

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C’est désormais officiel. Alassane Dramane Ouattara, président de la République de Côte d’Ivoire depuis 2011, a été investi ce samedi 21 juin 2025 candidat du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) à l’élection présidentielle prévue pour le 25 octobre prochain. Cette désignation, saluée par les partisans du pouvoir, relance dans le même temps le débat brûlant sur la limitation des mandats présidentiels et sur l’état de la démocratie en Côte d’Ivoire.

C’est au Parc des Expositions d’Abidjan, devant des milliers de militants et figures du parti au pouvoir, qu’Alassane Ouattara a été porté à l’unanimité comme le porte-étendard du RHDP. Cette désignation fait suite à plusieurs semaines de consultations internes et de « pré-congrès » à travers le pays, lors desquels les militants ont massivement réclamé la candidature du chef de l’État.

Dans une ambiance survoltée, rythmée par les slogans à la gloire de « ADO », plusieurs cadres du parti, dont la ministre Mariatou Koné et le directeur exécutif Cissé Bacongo, ont présenté cette candidature comme « une nécessité historique » pour garantir « la stabilité, la paix et la continuité du développement ».

📜 Une candidature qui relance la controverse

Si ses partisans parlent d’un « second mandat » dans le cadre de la Troisième République née avec la Constitution de 2016, ses adversaires y voient un quatrième mandat déguisé, contraire à l’esprit de limitation des mandats présidentiels.

L’opposition ivoirienne et plusieurs mouvements de la société civile, dénoncent « une confiscation du pouvoir », qualifiant cette investiture d’« acte prémédité de fragilisation des institutions démocratiques ».

📚 Une lecture disputée de la Constitution

Le cœur du débat repose sur l’interprétation de la Constitution de 2016, qui limite le président à deux mandats de cinq ans. Pour le RHDP, l’adoption de cette nouvelle loi fondamentale a « remis les compteurs à zéro », permettant donc à Ouattara de se représenter en 2020 – ce qu’il a fait – et désormais en 2025.

Mais pour l’opposition et de nombreux observateurs indépendants, la logique démocratique exige une alternance. Ils rappellent que Ouattara est à la tête du pays depuis 2010 et que sa nouvelle candidature constitue, de facto, une extension de son règne au-delà des standards acceptables d’une démocratie moderne.

🔍 Un tournant pour la Côte d’Ivoire

Avec cette désignation, la Côte d’Ivoire entre de plein pied dans une séquence électorale à forts enjeux. D’un côté, un pouvoir solidement structuré autour d’un chef charismatique et expérimenté ; de l’autre, une opposition revigorée par l’indignation populaire et déterminée à barrer la route à ce qu’elle considère comme un « mandat de trop ».

Les prochaines semaines seront décisives. Et dans les rues d’Abidjan comme dans les confins du pays, la question est sur toutes les lèvres : le président sortant doit-il réellement répondre une nouvelle fois à l’appel du pouvoir, ou est-il temps pour lui de passer le flambeau ?

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