Rien ne va plus entre l’Union Progressiste le Renouveau (UP-R) et le Parti du Renouveau Démocratique (PRD). Ce qui était censé être une alliance fusionnelle se transforme peu à peu en une bataille d’interprétation juridique et de positionnement politique. Deux courriers échangés entre les deux formations politiques jettent une lumière crue sur les divergences profondes qui subsistent après la fusion annoncée.
Dans une lettre officielle en date du 17 juin 2025, la direction de l’UP le Renouveau adresse une demande d’explication ferme à l’endroit d’un de ses membres, accusé de revendiquer publiquement son appartenance au PRD, pourtant considéré comme dissout depuis la fusion. L’UP-R s’appuie sur la Charte des partis politiques, notamment l’article 11 qui interdit l’adhésion simultanée à deux partis, ainsi que sur ses propres statuts, pour dénoncer ce qu’elle considère comme un sabotage de la discipline partisane.
Le ton est sans équivoque : le concerné disposait de 48 heures pour s’expliquer sur ses prises de position publiques jugées contraires aux décisions du parti.
Une riposte cinglante
La réponse, immédiate et tranchée, est venue du PRD. Dans une lettre adressée au Secrétaire Général de l’UP-R, le parti fondé par Adrien Houngbédji réaffirme son existence légale et son droit à exister en tant que sensibilité politique autonome au sein de l’alliance UP-R.
Le PRD rejette en bloc l’idée d’une dissolution, arguant que les actes statutaires nécessaires à une dissolution effective (notamment un congrès extraordinaire à la majorité des 3/4) n’ont jamais été réalisés. Il accuse par ailleurs le Président Joseph Djogbénou de ne pas avoir respecté la procédure, et conteste la validité du récépissé définitif obtenu par l’UP-R, le qualifiant de complaisant.
Le ton du courrier est empreint de défiance et d’indépendance, affirmant que les critiques formulées par ses responsables ne constituent pas un sabotage, mais une exigence de légalité et une liberté d’opinion garantie par la Constitution.
En toile de fond, un malaise profond
Au-delà de l’échange épistolaire, c’est le malaise structurel autour de la fusion UP–PRD qui ressurgit. Les conditions de cette union, annoncée en grande pompe, semblent n’avoir pas été juridiquement consolidées, ouvrant la voie à des positions concurrentes sur le terrain politique.
Ce conflit pourrait, si rien n’est fait, affaiblir la cohésion interne de l’UP-R, surtout à l’approche d’échéances politiques majeures. Il met également en lumière un désaccord profond sur la gouvernance interne et la conception de la discipline partisane. Le débat mérite d’être tranché. Voici copies des différentes lettres 👇