Vingt-cinq ans après la
guerre des « six jours » à Kisangani, en République Démocratique du Congo (RDC), Amnesty International publie un rapport accablant sur l’absence totale de justice pour les centaines de civils tués lors des affrontements entre forces rwandaises et ougandaises.
Entre le 5 et le 10 juin 2000, la ville de Kisangani a été le théâtre de violents combats qui ont fait des centaines de morts parmi la population civile, des milliers de blessés et causé d’importants dégâts matériels. Pourtant, selon le rapport « Le Congo, ça n’émeut personne ? », aucune enquête criminelle ni procès n’ont été ouverts à ce jour pour ces crimes.
Amnesty International s’appuie sur une série d’entretiens réalisés en octobre 2024 auprès de survivants, de témoins et de responsables judiciaires, ainsi que sur l’analyse de documents officiels, pour révéler que l’impunité règne toujours dans cette affaire. L’organisation demande aux autorités congolaises de lancer des investigations sérieuses et de traduire en justice les auteurs présumés.
Le rapport souligne également les limites de la Cour pénale internationale (CPI), qui ne peut intervenir que pour les crimes commis après 2002, laissant un vide juridique important pour les victimes de Kisangani.
Amnesty alerte sur le fait que cette absence de justice contribue à entretenir un cycle de violence récurrent en RDC, où des conflits armés continuent de déchirer plusieurs régions du pays.
Ce rapport rappelle que, vingt-cinq ans après les faits, les victimes et leurs familles attendent toujours reconnaissance, réparation et justice.