Contraception après une Ivg ou une fausse couche : un impératif de santé publique souvent ignoré

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Alors que de nombreuses femmes croient, à tort, qu’il est impossible de retomber enceinte immédiatement après une interruption volontaire de grossesse (Ivg) ou une fausse couche, les spécialistes tirent la sonnette d’alarme. Dans un entretien accordé à La Nation, Ernest Edah, agent communautaire à l’Association béninoise pour la promotion de la famille (Abpf), insiste sur l’importance cruciale de la contraception post-Ivg ou post-fausse couche.

Ernest Edah

Tomber enceinte deux semaines après une Ivg ou une fausse couche, c’est possible. Et c’est même fréquent, préviennent les spécialistes. Pourtant, beaucoup de femmes l’ignorent, pensant que l’absence temporaire de règles protège de toute nouvelle grossesse. Grave erreur.

Ernest Edah, agent communautaire à l’Abpf, alerte sur cette méconnaissance qui peut conduire à des grossesses non désirées aux conséquences parfois lourdes pour la santé physique et mentale des femmes. « L’ovulation peut reprendre dès 10 à 14 jours après une Ivg ou une fausse couche. Une contraception immédiate est donc indispensable », explique-t-il.

Un besoin de planification et de récupération

L’importance de la contraception dans ce contexte ne se limite pas à l’aspect préventif. Elle permet aux femmes de mieux planifier une future grossesse dans des conditions optimales. Le cadre juridique béninois, à travers la loi n°2003-04 relative à la santé sexuelle et reproductive, garantit d’ailleurs ce droit, y compris après une Ivg ou une fausse couche.

Des méthodes adaptées à chaque situation

Selon le type d’intervention, les délais d’adoption de méthodes contraceptives peuvent varier. Pour une Ivg chirurgicale, les contraceptifs hormonaux et le stérilet (DIU) peuvent être proposés immédiatement. En cas d’Ivg médicamenteuse ou de fausse couche, un délai d’une à deux semaines est souvent recommandé pour la pose d’un DIU, afin de s’assurer que l’utérus est vide et en bon état.

Les options disponibles sont nombreuses : pilules, implants, patchs, injections, DIU cuivre ou hormonal, préservatifs ou encore contraceptifs d’urgence. Toutefois, certaines contre-indications médicales existent, notamment pour les femmes souffrant de thrombose ou de maladies hépatiques.

Le consentement éclairé, une exigence renforcée

Dans ce moment de vulnérabilité, le choix contraceptif doit être le fruit d’une discussion transparente et respectueuse entre la femme et le professionnel de santé. Le consentement éclairé devient alors un principe non négociable, renforcé par la loi béninoise.

Soutien psychologique et lutte contre les idées reçues

Autre aspect souvent négligé : l’accompagnement psychologique. « Des services existent, mais leur accessibilité varie selon les structures », reconnaît Ernest Edah. Il souligne également l’importance de déboulonner les fausses croyances, notamment l’idée que l’absence de règles empêche une grossesse ou que les contraceptifs sont dangereux sans justification médicale.

En définitive, l’entretien met en lumière une urgence sanitaire et éducative : mieux informer, mieux accompagner et mieux protéger les femmes après une Ivg ou une fausse couche. Le silence, la honte ou l’ignorance ne doivent plus être des obstacles à leur santé reproductive.

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