Tefos SA : des employés dénoncent 13 mois sans salaire et appellent Talon au secours

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À Cotonou, les travailleurs de l’entreprise Tefos SA tirent la sonnette d’alarme. Selon leurs déclarations, ils seraient sans rémunération depuis treize mois, sans réponse concrète de l’employeur, et dans l’indifférence apparente des autorités. Face à cette crise sociale profonde, les employés appellent le président Patrice Talon à leur venir en aide.

Depuis plus d’un an, des employés de Tefos SA affirment vivre une situation dramatique : treize mois sans salaire. Treize mois d’angoisse, de privation, d’humiliation. Derrière les murs désormais clos de l’entreprise, ce seraient des familles entières qui vacilleraient, faute de revenus.

« Nous ne savons plus comment nourrir nos enfants, ni comment payer les soins, ni comment tenir debout », confie une employée, la voix brisée.

Ce cri du cœur, les agents de Tefos SA l’ont exprimé publiquement lors d’un sit-in organisé le 23 janvier 2025 devant les locaux de leur société. Ce mouvement pacifique visait à réclamer le paiement des salaires qu’ils affirment ne pas avoir perçus depuis janvier 2024. À la suite de cette mobilisation, selon les dires de plusieurs travailleurs, le promoteur aurait décidé de fermer les bureaux, évoquant une prétendue non-solvabilité liée à un loyer impayé. Certains employés soutiennent toutefois que le bâtiment appartiendrait lui-même au promoteur.

Un employeur pointé du doigt, des autorités interpellées

Les travailleurs dénoncent également ce qu’ils perçoivent comme une attitude méprisante de l’employeur. Selon plusieurs témoignages, ce dernier évoquerait des relations privilégiées avec des personnalités politiques, se sentant ainsi hors d’atteinte malgré les accusations portées à son encontre. Ces allégations n’ont, à ce jour, pas été confirmées par les autorités compétentes.

Voici les revendications principales exprimées par les agents :

Le paiement immédiat des arriérés de salaires (13 mois selon eux) ;

Le reversement à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) des cotisations déjà prélevées, toujours selon leurs propos ;

La clarification de leur statut professionnel au sein de l’entreprise ;

Et le règlement des droits des collègues qu’ils estiment avoir été licenciés abusivement.

Une détresse sociale de plus en plus visible

Selon les témoignages recueillis, cette crise dépasse largement le cadre de l’entreprise. Plusieurs travailleurs déclarent avoir vendu leurs biens, vivre à crédit ou dépendre de la solidarité familiale. Des enfants seraient déscolarisés, des loyers impayés s’accumuleraient, et la santé mentale de certains se détériorerait peu à peu.

« Nous ne vivons plus, nous survivons », murmure un père de famille, la gorge nouée.

Appel à l’État : “Nous avons besoin d’être entendus”

Ne voyant pas d’issue favorable à leur situation, les travailleurs sollicitent désormais l’intervention de l’État. Ils en appellent personnellement au président Patrice Talon, espérant qu’un geste fort soit posé pour les sortir de cette impasse.

Peut-on tolérer qu’en 2025, au Bénin, des citoyens se disent abandonnés à ce point, sans ressources ni réponses ?

L’heure, selon eux, n’est plus aux silences. Ils évoquent une question de dignité humaine, de justice sociale et de respect du droit du travail. Le gouvernement béninois est interpellé, les institutions compétentes appelées à réagir.

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