Le papier de ciment : un poison déguisé en papier d’emballage

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Dans les marchés, les rues ou encore les buvettes populaires, il n’est pas rare de voir des aliments servis dans des papiers de récupération : sacs de ciment, vieux journaux, voire cartons d’emballage douteux. Si cette pratique peut sembler anodine ou même ingénieuse pour recycler, elle cache en réalité un véritable danger pour la santé publique. Focus sur une habitude qui tue à petit feu, sans que beaucoup n’en aient conscience.

Le papier d’emballage du ciment est conçu pour résister à l’humidité et aux matériaux corrosifs. En aucun cas il n’est destiné à un usage alimentaire. Or, dans certaines contrées, il est souvent recyclé pour emballer des beignets, du poisson frit, ou du choukouya. Une pratique très risquée car :

Ce papier peut contenir des résidus de ciment, d’encres industrielles et de colles chimiques.

Le ciment lui-même contient du chrome hexavalent (chrome VI), une substance extrêmement toxique et cancérigène par inhalation, mais aussi dangereuse en contact avec la peau ou les muqueuses.

Lorsqu’il entre en contact avec des aliments chauds ou gras, ce papier peut libérer des substances irritantes et toxiques qui migrent vers la nourriture.

Une agression silencieuse du corps humain

Le chrome VI contenu dans le ciment est un polluant industriel reconnu. Selon l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité), ce composant peut entraîner :

Des irritations sévères de la bouche, du pharynx, de l’estomac ;

Des dermatoses allergiques, brûlures cutanées et lésions chroniques ;

Des cancers à long terme, notamment pulmonaires, en cas d’exposition répétée.

Et pourtant, ce même papier est utilisé pour emballer des aliments dans des contextes où la surveillance sanitaire est quasi inexistante.

Et les journaux dans tout ça ? Même combat !

Autre habitude risquée : utiliser du papier journal pour emballer ou servir des aliments. Là aussi, le danger est bien réel :

Les encres utilisées dans l’impression des journaux contiennent des métaux lourds, solvants et hydrocarbures aromatiques.

Ces substances n’ont aucune autorisation pour un usage alimentaire, car elles peuvent migrer vers les aliments surtout s’ils sont chauds ou gras.

Les risques associés incluent des troubles digestifs, des maladies chroniques et même des cancers en cas d’exposition prolongée.

Pourquoi persistons-nous ?

Entre ignorance et habitudes culturelles…

Il faut le dire : le manque d’information, la négligence, et parfois le manque d’alternatives accessibles expliquent cette habitude. Mais il est temps de tirer la sonnette d’alarme ! Ce qui semble être une économie ou un recyclage astucieux se transforme en un coût sanitaire immense, invisible à l’œil nu.

Que faire ?

Les bons réflexes à adopter

Refusez systématiquement tout aliment emballé dans un papier ciment ou du journal.

Exigez des emballages alimentaires sûrs, même si cela semble plus coûteux.

Utilisez des soupières ou contenants réutilisables pour vos achats de nourriture à emporter.

Sensibilisez votre entourage, notamment les vendeurs de rue, souvent mal informés sur les dangers qu’ils courent eux-mêmes.

Un geste simple peut sauver des vies

Loin d’être un simple sujet d’hygiène, le choix de l’emballage est un enjeu de santé publique. Le papier ciment et les journaux n’ont rien à faire dans nos assiettes. En tant que consommateurs, citoyens et parents, nous devons refuser les habitudes nocives et exiger un minimum de sécurité alimentaire. Préserver sa santé commence par des gestes simples et responsables.

Benin-news.com, l’information autrement.

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