Lancement de la 18e édition de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme : le Bénin réaffirme son engagement pour éradiquer le fléau

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Le lancement de la 18ᵉ édition de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme s’est déroulé le vendredi 25 avril 2025 à Cotonou, au Palais des Congrès, avec la présence d’importantes personnalités politiques, sanitaires et partenaires techniques et financiers. Le thème de cette année, « Réinvestir, réimaginer et raviver nos efforts communs pour mettre fin au paludisme », a servi de fil conducteur à cette journée d’engagement renforcé.

Le Préfet du département du Littoral, Alain OROUNLA, a ouvert la série des discours en soulignant l’importance cruciale de la lutte contre le paludisme, qu’il considère comme un problème de « développement et de justice sociale ». Il a exprimé sa fierté des progrès réalisés, citant notamment l’amélioration des conditions de vie dans la ville de Cotonou, notamment grâce aux efforts conjugués de l’État, des collectivités locales, et des partenaires. « Cotonou ne cesse de se transformer, laissant de moins en moins de place pour la multiplication des larves anophèles », a-t-il affirmé. Il a également insisté sur l’importance des moustiquaires imprégnées, aujourd’hui perçues par les populations comme des « symboles de protection ». Pour Alain Orounla, un monde sans paludisme est un monde plus juste, plus prospère et plus humain. « Ensemble, formulons le vœu qu’à l’occasion de la prochaine Journée mondiale, nous puissions proclamer haut et fort qu’aucun enfant n’est décédé du paludisme sur notre sol », a-t-il déclaré. « C’est un rêve ambitieux, certes, mais c’est aussi une promesse que nous pouvons tenir si nous unissons nos forces, nos idées et nos cœurs », a-t-il ajouté, appelant à une mobilisation incessante pour assurer la protection des plus vulnérables.

Lazare Komi Noulekou : le Fonds “Zéro Palu” comme levier d’action

Le président du comité de gestion du fonds « Zéro Palu », Lazare Komi Noulekou, a salué les efforts du gouvernement béninois, tout en soulignant la nécessité d’intensifier l’engagement des acteurs privés. Il a mis l’accent sur les effets dévastateurs du paludisme sur l’économie, citant notamment les pertes de jours de travail et d’école ainsi que les conséquences sur la croissance économique.
« La santé n’est pas un coût, mais un investissement », a-t-il affirmé, appelant à un partenariat public-privé renforcé pour accélérer l’élimination du paludisme. Il a également souligné les réussites obtenues grâce aux contributions du secteur privé, précisant que plusieurs actions stratégiques ont déjà été financées pour atteindre les communautés vulnérables.

« Aujourd’hui, Le Fonds Zéro Paludisme créé par arrêté ministériel est un outil de partenariat public-privé unique, qui a pour ambition de mettre en place des outils de financement innovants afin de soutenir les efforts nationaux de mobilisation de ressources domestiques, notamment grâce à l’appui des entreprises du secteur privé », a-t-il ajouté, avant de saluer les contributions de la Fondation Ecobank dans le cadre de l’initiative « Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent ». « Depuis 2020 nous avons rejoint ce noble combat en collaboration avec le Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme et l’ONG régionale Speak Up Africa, à travers l’initiative “Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent” lancée en 2018 par 55 Chefs d’États et de Gouvernement lors du 31 ème sommet de l’Union Africaine » a souligné Lazare komi Noulekou.

Ousmane Niang (UNICEF) : un appel à renouveler les engagements

Monsieur Ousmane NIANG, représentant de l’UNICEF, a pris la parole pour rappeler que la lutte contre le paludisme doit être une priorité pour chaque nation. Selon lui, le thème de cette année constitue un appel à un renouvellement des engagements afin de vaincre définitivement cette maladie endémique.

Dr Jean Kouamé Konan : des progrès notables dans la région africaine de l’OMS

Le Dr Jean Kouamé KONAN, Chef de file des Partenaires Techniques et Financiers du secteur de la Santé, a rappelé les avancées réalisées dans la lutte contre le paludisme en Afrique, notamment grâce à la collaboration entre gouvernements, partenaires et communautés. Il a salué l’introduction du vaccin contre le paludisme au Bénin, dont les résultats préliminaires montrent une réduction significative des cas graves chez les enfants vaccinés. Selon lui, « mettre fin au paludisme est une responsabilité partagée. » Il a insisté sur la nécessité d’un engagement collectif pour un avenir sans paludisme.

Benjamin Hounkpatin : des actions concrètes pour éradiquer le paludisme au Bénin

Dans son discours de lancement de cette 18 ème édition de la journée mondiale de la lutte contre le paludisme, le ministre de la Santé Benjamin Hounkpatin a mis en lumière les efforts considérables déployés dans la lutte contre cette maladie. En 2023, le paludisme a causé 263 millions de cas dans le monde, avec 597 000 décès, dont 94 % des cas et 95 % des décès sont survenus en Afrique. Au Bénin, l’incidence du paludisme s’élevait à 13,68 % en 2024, tandis que la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans était de 2,44 décès pour 1000. Grâce à des actions telles que la distribution de 8 948 774 moustiquaires en 2023 et des campagnes de prévention, le pays a réussi à réduire l’incidence du paludisme de 38 % et la mortalité de 39 % entre 2022 et 2024. Le ministre a rappelé l’engagement du gouvernement pour l’élimination du paludisme d’ici 2030, soulignant que cette lutte, bien que difficile, est possible grâce à la solidarité nationale et internationale.

quelques propos recueillis

Yvette Alavo, spécialiste en stratégie et communication sociale, Directrice exécutive de l’ONG Icône 360 degrés, présidente de la coalition Zéro palu

« Nous avons présenté notre produit, Maia. Il s’agit d’un répulsif très efficace, qui a déjà atteint 94% de satisfaction au Burkina Faso et au Mali. Maia est un produit conçu pour éviter les piqûres de moustiques, car s’il n’y a pas de piqûres, il n’y a pas de paludisme. »

« Le programme “Voix Essentielles” de Speak Up Africa est un programme remarquable car il met l’accent sur la femme et encourage le leadership féminin dans la lutte contre des pathologies telles que le paludisme, les violences basées sur le genre (VBG), les infections sexuellement transmissibles (IST), entre autres. En choisissant spécifiquement des jeunes leaders femmes, ce programme offre une plateforme pour mener des activités de plaidoyer auprès des autorités locales et gouvernementales, visant à promouvoir plus d’équité dans la lutte contre ces maladies. Il est essentiel, car souvent dans un environnement dominé par des hommes, il est difficile pour nous, en tant que femmes, de nous faire entendre et de porter nos voix. Ce programme est d’une grande importance pour les femmes leaders, car il permet de faire entendre nos voix plus haut, afin que nous obtenions plus d’équité et d’attention vis-à-vis des pathologies qui nous affectent particulièrement. L’autonomisation des femmes ne peut se réaliser sans un meilleur accès à la santé, et ce programme joue un rôle fondamental pour favoriser cette dynamique.»

« Je tiens à remercier Speak Up Africa pour son engagement en matière de lutte contre le paludisme et d’autres pathologies qui touchent notre continent. Leur approche en matière de plaidoyer a porté ses fruits, et beaucoup de progrès ont été réalisés. Ils continuent de faire bouger les lignes, et ils méritent pleinement le nom qu’ils portent : Speak Up Africa. En tant qu’organisations de la société civile (OSC), nous restons pleinement engagées à soutenir ce mouvement et à contribuer à l’élan qu’ils ont insufflé à l’ensemble des OSC africaines.»

Biram Amouzounvi, Président du Corps des jeunes pour la lutte contre le paludisme au Bénin
Alma : African Leaders Maleria Alliance

« Nous sommes ici pour soutenir le programme national et mobiliser la jeunesse pour cette campagne dont le thème de cette 18 è édition est “Réinvestir, réimaginer et raviver nos efforts communs pour mettre fin au paludisme” »

« Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies la jeunesse a cette possibilité d’atteindre un million de personnes en une seule journée et c’est ce potentiel que nous sommes en train de promouvoir pour accompagner la lutte au quotidien avec les partenaires techniques et financiers. »

« Alma est une initiative des Chefs d’État africains dans la lutte contre le palu. C’est cette institution qui accompagne le programme des corps de jeunes dans chaque pays membre de l’Union africaine. Aujourd’hui le Bénin est le 16e pays à avoir lancé le corps des jeunes dans la lutte contre le paludisme.»

Abbas TITILOLA

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