Terrorisme au Bénin : des civils demandent à aller au front aux côtés des militaires

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L’attaque barbare survenue le 17 avril dernier dans le nord du Bénin, ayant coûté la vie à plusieurs soldats, a marqué un tournant. Pour beaucoup, c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Non seulement les assaillants ont endeuillé l’armée béninoise, mais ils se sont permis d’aller plus loin : diffuser des images et vidéos insoutenables sur les réseaux sociaux, exhibant leur barbarie avec arrogance.

Face à cette humiliation et ce sentiment de vulnérabilité collective, une vague d’indignation a envahi l’opinion publique. Et cette fois, l’indignation s’est transformée en volonté d’agir. De nombreux compatriotes, à travers les réseaux sociaux, ont décidé de briser le silence. À visage découvert pour certains, à travers des messages audio poignants pour d’autres, ils expriment une seule et même volonté : être autorisés à aller défendre la patrie aux côtés de nos forces de défense et de sécurité.

Ils laissent leurs contacts, insistent sur leur détermination et lancent un vibrant appel au gouvernement pour leur permettre de rejoindre la ligne de front. « Nous ne voulons plus rester spectateurs. Si nos frères tombent, alors nous devons nous lever », entre autres messages largement partagés.

Mais ce mouvement de mobilisation ne s’arrête pas là. Il prend également une dimension spirituelle et historique. Plusieurs des volontaires revendiquent leur filiation avec les résistances ancestrales. Ils affirment vouloir s’appuyer sur les puissances mystiques laissées par nos aïeux, lesquelles, selon eux, ont permis aux rois Béhanzin, Akaba, Bio Guera et autres figures de gloire nationale de résister aux envahisseurs à l’époque coloniale.

Au sein de ce mouvement, des dignitaires du culte vodun montent aussi au créneau. Leur message est clair : il est temps d’unir les forces visibles et invisibles pour faire face à cette guerre asymétrique. Ils demandent à ce que leur voix soit relayée massivement, afin d’atteindre le président Patrice Talon et les autorités de la République. Pour eux, ce n’est pas un caprice : c’est une urgence nationale.

Et si ces voix étaient entendues ? Le Bénin pourrait-il s’inspirer de l’expérience de certains pays voisins comme le Burkina Faso où des civils sont formés pour aller au front via le programme des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP) ? Encadrés et intégrés dans la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme, ces volontaires épaulent activement l’armée sur le terrain, en particulier dans les zones à forte pression sécuritaire.

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