Dockers du Bénin : ces oubliés du développement qui paient pourtant leurs droits

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(Un cri de détresse lancé aux autorités et à la nation toute entière)

Ce jeudi 10 avril 2025, le Bureau d’Embauche Unique (BEU) a informé les dockers béninois qu’une retenue de 1.000 FCFA a été effectuée sur leurs salaires hebdomadaires, au titre de la taxe radiophonique versée à l’Office de Radiodiffusion et Télévision du Bénin (ORTB). Une action citoyenne qui témoigne du sens élevé de responsabilité de ces travailleurs de l’ombre, souvent invisibles aux yeux des décideurs, mais dont l’utilité est vitale pour notre économie portuaire.

Ils sont près de 4.000 dockers et tâcherons à Cotonou, à se lever chaque jour pour charger, décharger, trier, ranger… au prix d’efforts physiques intenses et de nombreux risques. Et pourtant, malgré des conditions de travail extrêmement précaires, ils s’acquittent régulièrement de leurs obligations fiscales. Ce geste de paiement, certes modeste en apparence, représente au total plus de 4 millions de francs CFA prélevés sur des salaires déjà faméliques. Une contribution symbolique mais puissante qui rappelle que ces hommes et femmes n’ont jamais cessé de croire au Bénin et à son avenir.

Mais que reçoivent-ils en retour ?
C’est avec amertume que les dockers, à travers leur message, interpellent les autorités : «Nous ne cessons de crier ni d’appeler à l’aide… Au lieu de nous ériger en héros, nous sommes considérés comme des zéros au Bénin…»

Le constat est amer, voire accablant :

Une rémunération dérisoire : moins de 400 FCFA de l’heure, une somme qui défie toute logique dans un contexte de vie chère et d’inflation continue.

Aucune couverture sanitaire : ni pour eux, ni pour leurs enfants, ni pour leurs épouses

Des conditions de travail déplorables : exposition aux aléas climatiques, absence d’infrastructures adaptées, manque de mesures de sécurité.

Le mépris des compétences internes : de nombreux dockers sont diplômés ou expérimentés, mais systématiquement écartés des recrutements formels, au profit de personnes venues d’ailleurs.

Un silence assourdissant face à leurs revendications, malgré les multiples appels lancés depuis des années.

Et pourtant, malgré cette situation d’abandon, ils restent debout, dignes et engagés. Ce sont des milliers de bras qui portent chaque jour les marchandises qui nourrissent le commerce national et international. Des hommes qui devraient être valorisés, protégés, et soutenus.

Le plaidoyer ici n’est pas seulement pour de meilleures conditions salariales. Il s’agit de justice sociale. Il s’agit de reconnaissance. Il s’agit de dignité humaine.

Ils appellent respectueusement le président Patrice Talon à entendre leurs voix, à venir lui-même constater leur quotidien, à engager des réformes profondes en leur faveur. Il est temps que ces citoyens, qui remplissent leurs devoirs sans faillir, bénéficient enfin de l’attention qu’ils méritent.

Les dockers ne demandent pas la charité. Ils réclament leur droit à un travail digne.
Et leur cri aujourd’hui résonne comme un appel à la conscience nationale.

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