Ce que vous ne saviez peut-être pas : incarcéré à 15 ans, il en ressort 68 ans plus tard (83 ans), innocent mais vieilli
Joe Ligon incarne l’un des cas les plus marquants d’injustice judiciaire aux États-Unis. En 1953, alors qu’il n’avait que 15 ans, il est condamné à la prison à vie pour un crime qu’il n’a pas commis. Il faudra attendre 68 longues années pour qu’il retrouve enfin la liberté, à 83 ans, après avoir passé la quasi-totalité de sa vie derrière les barreaux.
Son calvaire commence dans la ville de Philadelphie, lorsqu’une série d’agressions violentes éclate, causant la mort d’un homme et blessant plusieurs autres. Arrêté avec un groupe de jeunes impliqués dans ces événements, Joe Ligon, illettré à l’époque, ne comprend pas pleinement la gravité des accusations portées contre lui. Il signe des aveux sans en mesurer les conséquences. Pourtant, il n’a tué personne. Mais le système judiciaire le condamne malgré tout à la réclusion à perpétuité.
Il passe 68 ans en prison, en grande partie en isolement. Dans une interview accordée après sa libération, il confie : « Je n’ai jamais été seul, mais je suis un solitaire. Je préfère être seul autant que je le peux. » Il explique avoir appris à survivre en silence, trouvant du réconfort dans la radio et la télévision, ses seuls compagnons de cellule pendant des décennies.
Joe Ligon aurait pu sortir plus tôt. En 2012, la Cour suprême des États-Unis déclare inconstitutionnelles les condamnations à perpétuité pour les mineurs. En 2017, son dossier est réexaminé, et la justice lui offre une libération conditionnelle. Mais Joe refuse. Pour lui, accepter une liberté sous surveillance reviendrait à reconnaître une faute qu’il n’a jamais commise. Il exige une libération totale, sans conditions. Il obtient finalement gain de cause et retrouve la liberté le 23 novembre 2017.
À 83 ans, Joe Ligon découvre un monde qui a profondément changé. Il est sorti de prison sans famille pour l’attendre, sans repères, mais avec la volonté de profiter du temps qu’il lui reste. Son histoire est un symbole des failles du système judiciaire et du combat pour la justice. Trop vieux pour rattraper ses années perdues, il reste néanmoins un témoin vivant des injustices qui frappent encore trop souvent les plus vulnérables. [Cliquez-ici pour plus d’informations]
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