En marge de l’inauguration d’une cimenterie sino-burkinabè à Ziniaré, Ibrahim Traoré a affirmé que Jeune Afrique aurait proposé un traitement médiatique favorable en échange d’une compensation financière, une proposition que son gouvernement aurait refusée.
« Ils nous ont approchés en nous proposant d’améliorer notre image moyennant de fortes sommes d’argent. Nous avons refusé. S’ils disent que nous mentons, nous avons les preuves et nous pouvons les rendre publiques. » a laissé entendre Ibrahim Traoré.
À en croire le président burkinabè, ce refus aurait déclenché une campagne de dénigrement de la part du magazine.
Jeune Afrique riposte
Quelques jours plus tard, le 23 mars 2025, Marwane Ben Yahmed, directeur de publication de Jeune Afrique, a répondu aux accusations dans une tribune intitulée « Ibrahim Traoré ou l’art de la diversion ».
Dans ce texte, il dément catégoriquement les propos du président burkinabè et estime que cette attaque contre son média n’est qu’une manœuvre pour détourner l’attention des difficultés du pays.
« Ce n’est pas en accusant Jeune Afrique de manière aussi grossière qu’il pourra cacher l’évidence. » fait savoir le Directeur de Publication de Jeûne Afrique.
Marwane Ben Yahmed décrit Ibrahim Traoré comme un dirigeant autoritaire, qui cherche à museler la presse indépendante pour éviter les critiques sur sa gouvernance.
Ce nouvel épisode marque une rupture nette entre le Burkina Faso et certains médias internationaux. D’un côté, le gouvernement affirme vouloir protéger son image contre ce qu’il considère comme des attaques injustifiées. De l’autre, Jeune Afrique et d’autres organes de presse dénoncent une volonté de réduire la liberté d’informer.
Depuis son arrivée au pouvoir en septembre 2022, Ibrahim Traoré a toujours affiché une grande méfiance envers les médias occidentaux et francophones, qu’il accuse de servir des intérêts étrangers. Plusieurs organes de presse internationaux, tels que Jeune Afrique, TV5 Monde, RFI et France 24, ont été suspendus ou interdits au Burkina Faso, le régime les jugeant trop critiques envers sa gouvernance.
Pour le gouvernement burkinabè, ces médias véhiculent une vision biaisée de la situation sécuritaire et politique du pays, alimentant une guerre de communication entre Ouagadougou et certaines rédactions basées en Europe.
Vers une escalade des tensions ?
Avec cette nouvelle polémique, le fossé semble se creuser davantage entre le Burkina Faso et la presse internationale. Reste à voir si cette confrontation débouchera sur de nouvelles restrictions ou si un dialogue est encore possible entre les parties concernées. [Cliquez-ici pour plus d’informations]
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