Corée du Sud : le président suspendu Yoon Suk-yeol libéré de prison, son avenir politique en suspens
Le président sud-coréen suspendu, Yoon Suk-yeol, a quitté le centre de détention d’Uiwang dans la matinée de ce samedi 8 mars 2024 après l’annulation du mandat d’arrêt qui le visait. Incarcéré depuis janvier dernier, Yoon avait été arrêté pour sa tentative avortée d’imposer la loi martiale en décembre 2024, un coup de force justifié par ce dernier comme nécessaire pour contrer “les menaces posées par les forces communistes nord-coréennes”.
À sa sortie, le président Yoon s’est incliné devant ses partisans venus l’accueillir, exprimant sa gratitude dans un bref communiqué : “Je m’incline en signe de gratitude envers le peuple de cette nation”, a-t-il déclaré. Cette scène, marquée par des acclamations et des banderoles de soutien, contraste fortement avec l’incertitude qui plane désormais sur son avenir politique.
Une suspension toujours en vigueur
Si Yoon Suk-yeol a retrouvé la liberté, il demeure suspendu de ses fonctions présidentielles. Le Premier ministre Han Duck-soo continue d’assurer l’intérim, en attendant la décision cruciale de la Cour constitutionnelle. Cette dernière doit statuer sur la validité de la destitution votée par le Parlement en décembre, à la suite de l’échec du coup de force. En cas de confirmation, une élection présidentielle devra être organisée dans les 60 jours.
L’annulation du mandat d’arrêt a été motivée par des irrégularités dans la procédure d’inculpation, ses avocats ayant plaidé que Yoon avait été détenu au-delà du délai légal. Le parquet sud-coréen, qui disposait de sept jours pour faire appel, a finalement renoncé, ordonnant sa libération immédiate.
Un pays divisé
La libération du président suspendu risque d’attiser davantage les tensions dans un pays déjà profondément divisé. Ses partisans saluent une victoire contre ce qu’ils considèrent comme une instrumentalisation politique de la justice, tandis que ses détracteurs dénoncent une manœuvre pour échapper aux poursuites.
Yoon Suk-yeol, âgé de 64 ans, reste sous le coup de plusieurs enquêtes, notamment pour atteinte à la sûreté de l’État et abus de pouvoir. Ses opposants craignent qu’il ne cherche à mobiliser ses partisans dans la rue pour faire pression sur la Cour constitutionnelle.
La suite du combat
Dans un message adressé à ses partisans peu après sa libération, Yoon a affirmé son intention de poursuivre le “combat pour protéger la Corée du Sud des menaces internes et externes”. Toutefois, il n’a pas précisé s’il comptait reprendre ses fonctions en cas d’annulation de sa destitution.
L’avenir politique de Yoon Suk-yeol dépend désormais de la Cour constitutionnelle, dont la décision pourrait profondément reconfigurer le paysage politique sud-coréen dans les semaines à venir. [Rejoignez notre chaîne WhatsApp https://whatsapp.com/channel/0029VaDoNrNBKfi6YZ0eKy0w pour plus d’informations]
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