Quel bilan aujourd’hui ?
Chaque 8 mars, le monde célèbre la Journée internationale des droits des femmes, souvent réduite à des bouquets de fleurs et des discours symboliques. Pourtant, cette date porte en elle des décennies de luttes, d’engagements et de sacrifices. Derrière les festivités se cache une histoire parfois oubliée, marquée par des revendications essentielles : l’égalité salariale, le droit de vote, et la fin des discriminations. Dans cette édition de “Ce que vous ne saviez peut-être pas”, nous plongeons dans les origines de cette journée, retraçons son parcours jusqu’à aujourd’hui et dressons un bilan critique de son impact réel dans les différentes régions du monde.
I. Aux origines d’une lutte : les premiers combats pour les droits des femmes
Le point de départ remonte au début du 20e siècle, avec des ouvrières new-yorkaises défilant en 1908 pour réclamer des conditions de travail décentes et le droit de vote. L’année suivante, le Parti socialiste d’Amérique instaure une Journée nationale des femmes. Cependant, c’est en 1910, lors de la Conférence internationale des femmes socialistes à Copenhague, que Clara Zetkin propose de créer une journée internationale dédiée aux droits des femmes. Son objectif est clair : unir les luttes féministes à travers le monde pour obtenir des droits politiques et économiques égaux.
Clara Zetkin
Le 19 mars 1911, plus d’un million de femmes manifestent en Europe. Mais c’est en 1917, avec les ouvrières de Saint-Pétersbourg, que le 8 mars s’impose comme date symbolique. Ces manifestations contre la guerre et la faim ont marqué le début de la Révolution russe, poussant la Deuxième Internationale Communiste à officialiser cette date. L’ONU l’a finalement reconnue en 1977, lui donnant une portée mondiale.
II. De la revendication à la célébration : évolution et dévoiement d’une journée historique
À l’origine, le 8 mars était un jour de lutte. Cependant, au fil des décennies, dans certains pays, la journée a pris des airs de célébration commerciale, éclipsant parfois les véritables enjeux. Fleurs, réductions commerciales et hommages symboliques ont progressivement remplacé les marches militantes et les revendications. Cette évolution pose question : célébrer les femmes suffit-il à garantir leurs droits ?
III. Un acquis réel ou un simple symbole ? Le bilan contrasté du 8 mars à travers le monde
Malgré des avancées indéniables, l’égalité reste une illusion dans de nombreux pays. Voici un bilan contrasté :
- En Europe et en Amérique du Nord, les luttes féministes ont permis des progrès en matière de parité politique, d’égalité salariale et de droits reproductifs. Toutefois, des écarts de salaire subsistent et les violences faites aux femmes restent préoccupantes.
- En Afrique et en Asie, si des lois favorables aux femmes ont vu le jour, leur application demeure fragile, freinée par des coutumes patriarcales et des systèmes judiciaires défaillants.
- Au Moyen-Orient, des mouvements courageux luttent pour des libertés fondamentales, mais les risques sont élevés, avec des militant.e.s emprisonné.e.s ou exilé.e.s.
Dans plusieurs pays, les marches du 8 mars sont encore réprimées, et les revendications pour des droits élémentaires sont perçues comme des menaces politiques.
Un combat loin d’être terminé
Plus d’un siècle après les premières manifestations, le 8 mars reste essentiel. Si les discours officiels vantent souvent les progrès réalisés, le bilan réel révèle des inégalités persistantes. La transformation de cette journée en une simple célébration risque de diluer son sens initial. Loin des bouquets de fleurs et des posts sur les réseaux sociaux, le combat pour l’égalité nécessite encore une mobilisation constante et courageuse.
L’histoire du 8 mars nous rappelle que chaque droit acquis est le fruit de luttes acharnées et que, plus que jamais, l’heure est à l’action plutôt qu’à la célébration. Alors, cette journée est-elle vraiment un acquis ? Peut-être. Mais l’égalité, elle, reste à conquérir. [Rejoignez notre chaîne WhatsApp https://whatsapp.com/channel/0029VaDoNrNBKfi6YZ0eKy0w pour plus d’informations]
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