Retour sur l’assassinat de Laurent-Désiré Kabila, 24 ans après
Ce jeudi 16 janvier 2025, cela fait 24 ans que Laurent-Désiré Kabila, alors Président de la République Démocratique du Congo (RDC), a été assassiné dans son bureau, à Kinshasa, par l’un de ses gardes du corps, Rashidi Mizele Kasereka. Ce dernier, après avoir tué le Chef de l’État, sera lui-même abattu lors de sa fuite par Eddy Kapend, l’aide de camp du Président, aujourd’hui commandant de la vingt-deuxième région militaire.
Bien qu’un procès ait eu lieu en 2003, condamnant une vingtaine de personnes à mort, dont Eddy Kapend, pour négligence dans la protection du Président, ces peines seront commuées en une condamnation à la prison à vie. Plus tard, Kapend sera gracié par le Président Félix-Antoine Tshisekedi.
Aujourd’hui, 24 ans après l’assassinat, de nombreuses voix s’élèvent pour rappeler que le procès n’a pas permis de répondre à toutes les interrogations, et que les véritables responsables de cet assassinat demeurent inconnus.
Récit des faits du 16 janvier 2001
Mardi 16 janvier 2001, aux alentours de 13 heures, Laurent-Désiré Kabila travaille dans son bureau au palais des Marbres, situé dans le quartier Ma Campagne, dans la commune de Ngaliema. Selon plusieurs proches du Président, ce matin-là, il avait reçu quelques personnalités, dont des hommes d’affaires et des politiciens.
Peu avant 14 heures, un jeune soldat de la garde républicaine, un caporal du nom de Rashidi, se présente devant le bureau de Kabila pour lui adresser ses civilités. La garde lui accorde l’entrée. Rashidi se dirige calmement vers Laurent-Désiré Kabila, qui discute avec l’un de ses conseillers, et dégaine soudainement son arme pour lui tirer dessus.
Laurent-Désiré Kabila s’écroule, atteint au cou et au bas-ventre. Rashidi Mizele tente de fuir, mais il est rapidement abattu par le colonel Eddy Kapend, l’aide de camp du Président.
Pendant ce temps, Kabila est transporté d’urgence à la clinique Ngaliema pour recevoir des soins. Mais les nouvelles qui parviennent de l’hôpital sont contradictoires. Les rumeurs circulent dans les rues de Kinshasa, certaines affirmant que le Président est mort, d’autres que sa blessure est grave, mais qu’il aurait été évacué, avec plusieurs membres de sa famille, vers le Zimbabwe.
C’est seulement le 18 janvier 2001 que le Gouvernement congolais annonce officiellement la mort de Laurent-Désiré Kabila, à Harare, au Zimbabwe.
Un témoignage clé sur cet événement dramatique provient de feu Léonard Mashako Mamba, ministre de la Santé à l’époque et professeur de médecine. Bien qu’il ne se trouvait pas dans le bureau où Kabila a été abattu, il a tenté de sauver la vie du Président, comme il nous l’a raconté.
Funérailles de Laurent- Désiré Kabila