Rwanda : Paul Kagame en guerre contre les Églises qui ruinent leurs fidèles

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Des pasteurs profitent des quêtes et des dîmes pour s’enrichir sur le dos des fidèles les plus pauvres selon le président Rwandais

Des fermetures d’églises et imposition de taxes sur les revenus annoncées (détails)

Le président rwandais Paul Kagame a annoncé de nouvelles mesures de contrôle renforcé sur les Églises, notamment les mouvements pentecôtistes. Ces mesures incluent des fermetures d’églises, l’imposition de taxes sur leurs revenus et des exigences strictes pour les pasteurs. Un projet de loi sur le sujet sera prochainement débattu au Parlement, suscitant des débats sur la liberté religieuse et l’équité des nouvelles régulations.

Le gouvernement rwandais a lancé une offensive contre certaines pratiques religieuses qu’il juge abusives, en particulier dans les Églises pentecôtistes qui connaissent une forte expansion dans le pays. Le président Paul Kagame a annoncé une série de mesures visant à encadrer plus strictement les Églises et à réguler leurs finances. Selon le gouvernement, de nombreux pasteurs profitent des quêtes et des dîmes pour s’enrichir au détriment des fidèles, notamment les plus vulnérables économiquement.

Depuis janvier, près de 8 000 lieux de culte ont été fermés à travers le pays par le Conseil de Gouvernance du Rwanda (RGB) pour des violations des normes de sécurité et d’infrastructure. Bien que cette action s’inscrive dans un cadre de protection de la sécurité des fidèles, elle fait écho à une initiative similaire de 2018, où 700 lieux de culte avaient été fermés. Ces fermetures ont principalement ciblé les Églises dont les infrastructures ne respectaient pas les normes de sécurité ou d’hygiène, mais les autorités semblent vouloir aller plus loin avec des mesures réglementaires supplémentaires.

Un projet de loi actuellement en préparation prévoit une régulation accrue des activités religieuses. Parmi les propositions, l’une des plus discutées est l’exigence d’un diplôme universitaire pour les pasteurs, condition préalable pour pouvoir célébrer des cultes. Par ailleurs, des taxes sur les revenus des Églises seraient mises en place, s’appliquant aux offrandes et autres contributions des fidèles. Ces mesures visent à accroître la transparence financière et à réduire les abus observés dans certains milieux religieux.

Les réactions à cette annonce sont partagées. D’un côté, certaines voix de la société civile, comme celle de la juriste Marie-Louise Uwimana, considèrent que ces mesures vont trop loin. Selon elle, les structures religieuses ne doivent pas être pénalisées collectivement, mais plutôt les individus responsables des dérives. Elle souligne que les revenus générés par les Églises sont essentiels au bon fonctionnement des institutions religieuses, qui financent souvent des projets sociaux et rémunèrent les pasteurs.

De l’autre côté, certains expriment des inquiétudes sur l’impact de ces mesures sur la liberté religieuse. Le journaliste Ivan Mugisha avertit qu’une répression excessive pourrait restreindre la liberté de culte et d’expression, notamment pour ceux qui critiquent la politique gouvernementale. Les expériences passées de censure et d’intimidation alimentent ces préoccupations, notamment parmi les voix dissidentes.

Les étudiants et jeunes rwandais, à l’image de Charles Kamanzi, soulèvent également des questions sur la mise en œuvre de ces nouvelles règles. Il s’interroge sur l’équité de la taxation des Églises, notamment en ce qui concerne les différences de traitement entre les différentes confessions. Le cas de l’Église catholique, très impliquée dans des initiatives sociales, pourrait poser un problème de favoritisme ou d’exemption.

Pour l’heure, la Conférence épiscopale, qui représente l’Église catholique du Rwanda, reste silencieuse face à ces propositions. L’absence de réaction publique pourrait être un signe de prudence, dans un contexte où l’expression religieuse semble de plus en plus surveillée.

Le débat sur la régulation des Églises et la taxation de leurs revenus au Rwanda est loin d’être clos. Si le gouvernement justifie ses actions par la nécessité de protéger les plus vulnérables, de nombreuses questions demeurent sur la liberté de culte et les implications sociales et économiques des nouvelles lois. [Pour plus d’informations, abonnez-vous à notre Page Facebook : https://www.facebook.com/profile.php?id=61567654973486 et à notre chaîne WhatsApp : https://whatsapp.com/channel/0029VaDoNrNBKfi6YZ0eKy0w]

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