Réforme du système partisan : un chantier inachevé.

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L’extrémisme des uns peut créer un engrenage.

Tout porte à croire qu’avec le chapelet de concepts qui ont été inventés par les réformateurs du régime de la rupture, la machine n’a pas pris.
Voilà un système politique dont la plupart des acteurs étaient de différentes obédiences et qui voulaient juste en découdre avec le chantre du changement et reprendre le contrôle du pays. Nombreux étaient d’une certaine société civile qui a fini par se métamorphoser en instruments politiques mélangés dans un panier à crabes.
Des néophytes devenus concepteurs d’idéologies invités à apporter leurs expertises au président Patrice Talon avec un méli-mélo d’inventions de concepts qui sont devenus des véritables maux dont souffre le Bénin.
« Alternative Citoyenne, Nouvelle Conscience » et plusieurs d’autres incantations recyclées pour servir d’enjoliveurs au régime de la rupture sont autant d’exemples qui ont été combinés et qui par la suite ont étalé leurs limites avec le Certificat de Conformité et le Parrainage qui font grincer aujourd’hui les dents.

L’urgence est de mieux réguler le déroulement et le contrôle des élections.

Pour perpétuer la démocratie et lui donner sa vraie essence, il faut donner une chance à la nouvelle charte des partis en créant, dans les dispositions, l’esprit d’équité dépourvu de calculs politiciens tels que le clientélisme et la transhumance.
La notion de conviction doit être encadrée par des dispositions législatives ou statutaires pour encourager le mérite de la prime au militantisme dans le fonctionnement des partis.

Les réformes doivent éviter que les acteurs qui gouvernent se confondent et s’entremêlent dans des compromissions sournoises.

Le leurre et l’hypocrisie qui découlent du système partisan sont la faiblesse et la démission collectives, comme le manque de courage et de vérité.
L’exemple de l’interdiction des alliances alors qu’au même moment on assiste à des accords secrets et à des regroupements politiques sous diverses appellations.

Des propositions faites au peuple, il y a des non-dits.

En parlant des réformes au Bénin, on ne doit pas occulter la quintessence même du préambule de la constitution qui stipule le caractère du multipartisme intégral.
En comparant certains exemples africains avec ce qui est qualifié de prouesses ou d’avancées au Bénin, il y a un dysfonctionnement qu’il faut corriger.
Tenez, au Ghana, le New Patriotic Party (NPP) est la formation qui a porté Nana Akufo Ado au pouvoir. Le Rassemblement des Houphouetistes de la Démocratie et du Peuple (RHDP) est identifié comme la famille politique de Alassane Dramane Ouatara et l’Alliance Progressiste Congrès ( APC) de Tinubu Bola sont autant d’exemples pour illustrer que derrière un homme d’État se trouve une machine politique de conquête de pouvoir.
Au Bénin, le rêve des grands partis est une réalité qui bute sur le souhait de mieux doter le pays d’une charte bien élaborée faite de grandes formations politiques.
Être membre ou sympathisant d’un parti impose des formalités avec la délivrance de carte.
La réponse aux exigences d’appartenance politique est volontaire, mais les contraintes liées à celles-ci sont parfois traitées de fautes mineures ignorées ou minimisées par les acteurs au sommet.

Tous les responsables au sommet des partis sont connus, mais le citoyen lambda ne connaît pas le parti du chef de l’État.
Plusieurs citoyens s’interrogent sur ce fait rarissime dans les démocraties.
Une situation confuse à clarifier au peuple.
À l’instar du parti d’opposition qui lui est dirigé actuellement par l’ancien chef d’État Boni Yayi, l’actuel président qui s’achemine vers la fin de son dernier mandat constitutionnel devrait clarifier à sa mouvance son appartenance politique. C’est aussi cela l’exigence des réformes.
Alors que la charte des partis proscrit les alliances entre formation, il faudrait rappeler que les deux plus grands partis représentés à l’Assemblée se réclament du pouvoir. On connaît les présidents sans pouvoir savoir lequel des deux est le parti de Patrice Talon.

La preuve pour qu’il soit élu malgré la nouvelle réforme en vigueur, aucun des deux logos n’a accompagné le duo candidat aux dernières élections présidentielles de 2021.
Cette réforme souffre donc de quelques zones d’ombre. Plusieurs observateurs la qualifient de stupide.
N’est-il pas temps de voir la vérité en face pour restaurer dans ce système partisan les lucioles qui feront briller la démocratie au Bénin.
Au lieu d’avoir qui s’appuient sur l’idolâtrie, faisons plutôt la promotion des idéologies aux niveaux des grands ensembles politiques.
Allons-y donc à l’école des grands.
C’est ce que je pense.

www.benin-news.com, l’information autrement.


Malick Chabi Yiro✍🏻

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