Rendez-vous du Remapsen : la santé des sols et l’innovation agricole au cœur des échanges avec l’IFDC
Le Rendez-vous du Réseau des Médias Africains pour la Promotion de la Santé et de l’Environnement (Remapsen) s’est tenu le vendredi 8 novembre 2024 dans les locaux de l’International Fertilizer Development Center (IFDC) Bénin-Togo sur le thème : « IFDC en action après le sommet de Nairobi : Focus sur la santé des sols et l’innovation agricole pour un développement durable ». Un panel de cinq experts a entretenu les journalistes du Remapsen sur la thématique. Il s’agit de Abalo Adodo, Directeur pays IFDC Bénin-Togo ; Ekwe Jean Dossa, Directeur de la santé des et de la productivité agricole à IFDC ; Josias Toviho, Team Leader Increasing Nutrient Use Efficiency-Engrais ; Moïse Adegnika, Innovation and Smart Agriculture Manager ACMA 3.
Plantant le décor, le Directeur pays de l’IFDC a fait savoir l’objectif principal de l’organisation qui est de développer des solutions durables pour favoriser la santé des sols à l’échelle continentale. C’est dans cette noble mission que l’IFDC a poussé les décideurs politiques à réfléchir sur la santé des sols. D’où le sommet de Nairobi sur les engrais et la santé des sols pour amener les gouvernements à s’intéresser à la question. « Parce que la question s’impose à nous tous. De jour en jour, la population s’accroît, le changement climatique s’invite, les populations manquent de terres pour cultiver et les petites terres qui existent sont dégradées » a expliqué Adodo Abalo. Le diagnostic ainsi posé, le Directeur pays estime qu’il faut maintenir cet équilibre de nutriments dans le sol pour que la population puisse continuer à produire. Et l’une des solutions développées, ce sont les engrais organo minéraux. L’IFDC fait la combinaison des engrais minéraux plus les engrais organiques en réponse à la déficience découverte au niveau du sol. « On commence par un diagnostic de l’état de fertilité du sol. On voit les éléments qui manquent et on développe les engrais en complément pour pouvoir faire la fertilité sans nuire au sol », a précisé Adodo Abalo. Abordant la question relative aux problèmes liés à la qualité des sols, M. Josias Toviho évoque 2 cas spécifiques. Il s’agit de la qualité chimique du produit, mais également de la qualité physique. Il ressort de ses explications que les teneurs des produits qui sont déclarées sur les emballages diffèrent généralement du contenu. Certains engrais sont carrément poussiéreux, d’autres n’ont pas le poids requis et sont souvent en deçà des 50 kg. Face à ces problèmes, l’IFDC adopte une approche participative à travers plusieurs collaborations. « Des paquets d’intrants agricoles ont été développés et hébergés sur une plateforme dénommée la Carte de recommandation d’engrais et de semence pour l’Afrique de l’Ouest », a-t-il précisé. Répondant à la question sur l’état des sols, M. Moïse Adegnika a mis l’accent sur le projet ACMA 3. À l’en croire, ACMA est une approche communale pour le marché agricole. C’est un programme qui vise la sécurité alimentaire à travers l’accroissement des revenus des populations rurales au Bénin. Le programme est financé par l’ambassade du Royaume des Pays-Bas près le Bénin et est mis en œuvre par l’IFDC, en consortium avec CARE International Bénin/Togo et l’institut Royal des Tropiques pour une durée de 5 ans (2022-2027). Revenant sur l’état des sols, le panéliste fait savoir que le projet Acma met en œuvre la stratégie de l’IFDC en matière de santé des sols. Au Bénin, les sols sont à fertilité moyenne et sont exposés à une dynamique de dégradation continue. D’où l’IFDC en collaboration avec l’Institut national des recherches agricoles, s’est lancée dans la réalisation d’une cartographie des sols dans les zones d’intervention du projet Acma (26 communes du Bénin). « Aujourd’hui, on connaît l’état de santé de nos sols », s’est réjoui Moïse Adegnika soulignant que cela permet désormais de déterminer de nouvelles formules d’engrais pour pouvoir corriger les déficits. À M. Ekwe Jean Dossa chercheur à l’IFDC, de préciser qu’un est sol en bonne santé lorsqu’il peut soutenir de façon durable la production agricole sans polluer l’environnement et sans compromettre la bonne santé des hommes et des animaux qui vivent dans le voisinage de ses sols et qui vivent de leurs produits de récolte. Selon lui, pour avoir des sols en bonne santé, il faut observer les bonnes pratiques en agriculture. Ce qui passe par le respect des quatre règles d’utilisation des engrais, à savoir : utiliser le bon engrais, la bonne dose, au bon moment et au bon endroit. Il faut rappeler qu’aujourd’hui, l’IFDC est l’institution régionale qui a le mandat sur les engrais.
A.A.T