Au détour d’un entretien spécial accordé à la rédaction de notre journal Benin-news, l’ancien député de la commune de Marigot en Haïti s’est prononcé sur la situation qui prévaut depuis un moment dans son pays où les droits des collectivités territoriales sont bafoués. Selon lui, depuis 37 ans que les collectivités territoriales existent en Haïti, elles n’ont jamais été prises en compte dans le budget national. Lire son développement.
1- Veuillez vous présenter
Je suis Deus DERONNETH, né à Fond-Jean-Noël, section communale de Marigot. Docteur en économie et expert en administration publique ; Professeur à l’université et Directeur Général de l’institut de gestion, de gouvernance et des études politique (IGGEP).
2- Selon vous, comment se porte Haiti aujourd’hui ?
Aujourd’hui Haiti se porte mal. L’empereur Jean-Jacques Dessalines, père fondateur de la nation, n’est pas fier de nous, haitiens. L’injustice et la mauvaise gouvernance prennent le dessus sur toutes les initiatives de changement durable.
3- Selon les indiscrétions, nous avons appris que vous menez une lutte pour que le budget national prenne en compte désormais les collectivités territoriales du pays. Dites-nous ce qu’il en est concrètement ?
Le mal en Haïti, c’est que depuis nos 220 ans d’indépendance, le budget national n’a jamais été reparti pour tout le territoire national. C’est-à-dire, l’argent du pays n’est pas au service de tout le pays. Cela fait 37 ans que nous avons créé les collectivités territoriales à travers la constitution de 1987. Malgré cela, elles ne sont pas prises en compte par le budget national. Pire, cela fait 28 ans que l’État détourne systématiquement le fonds de gestion et de développement des collectivités territoriales (FGDCT). Pour résoudre la crise haïtienne, nous exigeons le partage du budget national entre l’État et les collectivités territoriales afin de fournir les services publics de base à la population des villes de provinces négligées depuis 220 ans. Il faut comprendre qu’en Haïti, il y a depuis toujours une mauvaise gestion politique, des inégalités sociales dues à la mauvaise répartition des richesses nationales.
4- Quelles sont vos réelles motivations et où en êtes-vous aujourd’hui avec la lutte ?
Mes motivations réelles renvoient à un changement de paradigmes en Haïti. Nous devons commencer le développement d’Haïti par la plus petite entité administrative qu’est la section communale. De ce fait, nous devons avoir des leaders transformationnels en place de ceux transactionnels, ensuite partager le budget national dans tout le pays afin de réduire les inégalités sociales. Le partage du budget national entre l’Etat et les collectivités territoriales, c’est la solution à tous les problemes de gouvernance en Haiti.
5- Avez-vous le sentiment d’être écouté par les autorités au plus haut niveau ?
Les autorités du pays n’écoutent pas la voix de la justice ni de la Bonne gouvernance. Ils ignorent toujours routes les revendications pouvant réduire les inégalités sociales et facilitent une vie meilleure pour chaque haitien.
6- Quels sont vos attentes ?
Mon rêve c’est de voir chaque haitien vivre dans le bien-être et la dignité. Aussi que la population Haitienne s’approprie de ce combat exigeant une meilleure gestion politique des inégalités sociales en Haiti. Enfin que chaque compatriote révendique la bonne gouververnance et la séparation du budget national entre l’Etat et leur communauté.
7- Votre message pour les Haïtiens
Nous devons cesser de compter sur les autres pour compter sur nous memes. Sauf les haitiens peuvent résoudre le probleme d’Haiti. Nous devons prendre notre responsabilité envers nous mêmes, nos ancêtres et nos génétions montantes.
8- Votre mot de fin
En Haiti, une seconde révolution s’impose , celle du partage de l’argent du pays entre tous les fils et toutes le filles du pays. (Rejoignez notre chaîne WhatsApp pour plus d’informations via ce lien : https://whatsapp.com/channel/0029VaDoNrNBKfi6YZ0eKy0w)
Déus Deronneth
Réalisé par la rédaction