Steve Amoussou : le film du procès de ses ravisseurs à la Criet

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Au Bénin, le procès des ravisseurs de Steve Amoussou s’est ouvert hier mardi 03 septembre 2024 à la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET). Il s’agit de Jimmy Gandaho, Géraud Gbaguidi et Ouanilo Medegan Flaga, tous poursuivis sans mandat de dépôt pour arrestation illégale de Steve Amoussou. Les mis en cause ont plaidé non coupable des faits qui les accablent. À la barre, le sieur Ouanilo Medegan Flaga dit ne pas connaître Steve Amoussou. Il a également levé un coin de voile sur ses relations avec Jimmy Gandaho, un des coaccusés. Ce dernier dans sa version des faits déclare : « Je suis un coach en MMA. Fin juillet 2024, j’ai été contacté par M. AYI MARCELLIN qui vit en Indonésie. Il m’a demandé de me rendre à Lomé et de tout faire pour retrouver le nommé Steve Amoussou qui lui doit 10 millions FCFA pour une prestation qu’il n’a pas exécutée. M. AYI MARCELLIN m’a envoyé la photo et m’a indiqué le domicile de Steve AMOUSSOU. Je me suis rendu à Adidogomè le lundi 12 Aaoût2024 avec Géraud GBAGUIDI (Jojo) et deux autres petits du quartier. Nous avons aperçu Steve AMOUSSOU et nous nous sommes rapprochés de lui afin de lui dire que M. AYI MARCELLIN qu’il a escroqué voulait lui parler. Steve AMOUSSOU a refusé de discuter avec Marcellin. Et c’est à ce moment qu’il cria au secours. Nous on a eu peur et dans la foulée, nous avons embarqué. Je ne peux pas décrire exactement comment Steve AMOUSSOU s’est retrouvé dans ma voiture 4 Runner. La situation était confuse. Steve AMOUSSOU a bu beaucoup de Sodabi. Je veux marteler que M. Ouanilo Medegan Flaga n’a jamais été avec nous ». Pour sa part Steve Amoussou indique : « J’ai ressenti le besoin d’aller prendre quelque chose. Je suis descendu et c’est là où 04 personnes s’approchent de moi et engagent une conversation. Le temps entre la discussion et mon introduction dans le fourgon de couleur noire est de 20 à 25 minutes. J’ai pu identifier M. Jimmy GANDAHO et M. Géraud GBAGUIDI. Les 02 autres étaient cagoulés. Je n’ai pas pu identifier M. Ouanilo MEDEGAN FAGLA. La vons dans laquelle la scène s’est produite est éclairée. J’étais brutalisé mais la population suivait la scène de loin. Je ne peux pas dire exactement l’heure à laquelle la scène s’est produite ». Steve Amoussou déclare avoir identifié Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi parmi ses ravisseurs et deux autres qui étaient en cagoules. « Je n’ai pas pu identifier Ouanilo Medegan Flaga » a-t-il précisé. Son avocat, Maitre Aboubakar Baparapé a souhaité que la cour se déclare incompétente pour connaître du dossier. Ce qu’a refusé le procureur spécial de la Criet, Mario Metonou estimant que la Cour est bien compétente puisqu’il s’agit selon lui d’un délit, dit-il. Qualifiant les faits, le Procureur Spécial de la Criet fait savoir que le ministère public poursuit les mis en causes pour « arrestation illégale » qui au regard de la loi, est « délictuelle » et non « criminelle » car il n’y a eu ni séquestration, ni détention arbitraire. Après les débats suivi des réquisitions du procureur, la Cour a condamné deux des trois mis en cause, Géraud Gbaguidi et Jimmy Gandaho à 24 mois de prison, dont 12 fermes et 12 assortis de sursis. Ils sont également condamnés à verser 5 millions de FCFA de dommages et intérêts à Steve Amoussou. Quant à Ouanilo Medegan Flaga, directeur général du CNIN, il a été purement et simplement relaxé.

Ce que l’on retient après ce procès

Il faut retenir que grâce à la partie togolaise l’identité des ravisseurs a été révélé au grand public. Ce qui a permis à la justice beninoise d’interpeller ces derniers pour que l’on assiste au procès d’hier mardi 03 septembre 2024. Mais il faut noter que ce procès semble désormais limiter le Togo dans ses démarches en ce qui concerne le mandat d’arrêt international lancé contre les mis en causes. Le procès d’hier quoi qu’on dise permet à la partie Béninoise d’avoir la main sur ses éléments qui sont désormais dans ses liens plutôt que la menace d’une arrestation par la partie togolaise qui planait sur eux. Reste à savoir maintenant quelle sera la réaction du Togo ? L’autre chose est que, les déballages hier à la Criet nous ressort un élément nouveau que tous on ignorait. Il s’agit de la version selon laquelle Steve Amoussou doit 10 millions FCFA à M. AYI MARCELLIN qui vit en Indonésie et serait à la base de l’arrestation de Hounvi à Lomé. Si tel est le cas, l’on se demande comment Steve Amoussou s’est retrouvé dans les mailles de la justice béninoise présenté comme Frère Hounvi ? Autant de questions qui taraudent dans les esprits et que seul le procès du 7 octobre prochain pourra situer l’opinion publique.

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