Démantèlement du réseau Hounvi : que retenir ?

0 1 887

Démantelé dans son refuge à Lomé et révélé au peuple par son vrai nom, “frère Hounvi” par son sobriquet et Steeve Amoussou à l’état civil doit désormais des comptes à la justice de son pays.
A l’analyse des faits, plusieurs interrogations subsistent et il faudra à chaque point apporter des réponses pour situer l’opinion sur l’arrestation de ce grand communicateur, chroniqueur sorti des entrailles du régime de la rupture.
Il faut maintenant préciser que le désormais révélé frère Hounvi avait travaillé dans la cellule de communication du candidat Ajavon Sébastien soutien de Patrice Talon au second tour des élections de 2016.
C’est vrai que dans son activisme clandestin qui l’a contraint à devenir chroniqueur, critique du régime de Cotonou. Hounvi a souvent, à travers ses sorties hebdomadaires afficher son soutien indéfectible au ghota politique de l’opposition en exil et dans une certaine mesure à l’opposition politique restée au pays.
Inscrit sur la liste des résistants le jeune chroniqueur a tenu tête à l’appareil communicationnel du pouvoir de Patrice Talon.

Dénonciations tout azimuts des scandales dûs à la gouvernance et à des nébuleuses sur les dossiers de trafics de drogue .
Des noms de personnalités politiques au sommet de l’état et hommes d’affaires ont été cités. Chacun a eu pour son compte. Pour s’en convaincre il faut scruter le répertoire de ses audios avec un regard rétrospectif pour apprécier le travail titanesque qui attend les juges.

Bien que premier sur la liste des accusés de frère Hounvi, Patrice Talon devrait se frotter les mains.
Il pourrait les jours à venir comme c’est la volonté du pouvoir, grâce aux enquêteurs comprendre les dessous des nombreuses informations traitées par le chroniqueur anonyme.
Aussi, faudrait – il s’interroger sur les motivations qui ont poussé Steeve Amoussou à choisir la forme de communication utilisée autrefois sous les régimes de dictature.

la peur dans l’âme plusieurs compatriotes sont sur le qui-vive soit prendre la clé des champs en s’éloignant du bercail ou affronter les éventuelles interpellations judiciaires.
Cet état de chose qui s’observe depuis, il faut avoir l’audace de le dire est un fait qui, de mémoires de béninois est de plus en plus remarquable sous le régime de la rupture.

Le chef de l’Etat s’il le désire de son palais doit pouvoir apprécier avec circonception cette ère qu’il a inauguré dans la gouvernance du Bénin.
Car le flux d’exilés et de prisonniers mérite qu’on s’y penche.
Déjà avec l’arrestation du frère Hounvi,les tintamarres et les soupirs de détresse annoncent une psychose non seulement chez les opposants mais dans le rang des soutiens du président vu la sensibilité de certains dossiers d’états traités par Steeve Amoussou.
Pour rompre avec cette méthode de clandestinité communicationnelle il faut mettre un point aux menaces et autres persécutions. Certains de nos jeunes plein de talents ont choisi la voie de la clandestinité politique qui les plonge dans un activisme à nul autre pareil comme ce fût le cas au temps du tristement période révolutionnaire qu’a connu le Bénin où l’activisme était ponctué par des tracts. On se souvient des camps d’incarcération du Plm Aledjo, de Ségbana et des garnisons militaires transformées en lieu de détention.

L ’état de droit qui devrait être normalement incarné par le régime de la rupture doit s’interroger sur ce fait qualifié de recul par certains observateurs.
Dans une démocratie, il faut savoir opposer les politiques d’opinions sans vendre à l’adversaire la peur.

Les détenteurs du pouvoir exécutif doivent donner la garantie à l’adversité politique en cultivant dans le camp de l’opposition plus de sens de responsabilité pour les voix critiques.

Le mythe Houvi est né sûrement de l’ambiance de psychose entretenue par l’appareil policier mis en place, puisque les persécutions et les formes d’interpellations sont décriées.

C’est ce à quoi le premier magistrat doit s’atteler pour redonner le sens à l’honneur, le civisme et le patriotisme pour le bonheur de la démocratie.
Car tous ceux qui critiquent ne sont pas des apatrides.
Redonner la confiance à ces jeunes activistes pour leur permettre de mieux servir la République devrait désormais être la préoccupation du pouvoir.
Maintenant que le mythe Hounvi est tombé.
Et si Patrice Talon invitait son enfant Steeve à une table de discussion pour mieux comprendre ses motivations ?

Malick chabi Yiro ✍🏻

Leave A Reply

Your email address will not be published.