“Une horde de policiers armés jusqu’aux dents, m’a interpellé…” : un détenu gracié raconte les circonstances de son arrestation

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On m’a alors accusé de complicité d’atteinte à l’intégrité du territoire national

Latifou Zibo, un détenu gracié par le président Patrice Talon le 02 août dernier s’est confié hier dimanche 11 août 2024 à Bip radio au sujet de son arrestation et son séjour à la prison civile de Cotonou. Le diplomate de formation âgé de 33 ans invite le Chef de l’État à libérer également ĺe professeur Joël Aïvo et Reckya MADOUGOU. D’entrée de ses propos, Latifou Zibo a rappelé les circonstances de son arrestation « Une horde de policiers armés jusqu’aux dents, m’a interpellé. Ils m’ont conduit à la Brigade économique et financière, où l’on m’a accusé d’appartenir à un groupe terroriste. Ensuite, on m’a présenté au procureur spécial avant de m’incarcérer le vendredi 8 avril. J’ai été arrêté le 5 avril 2021, jusqu’à la date de notre procès, où les faits ont été requalifiés. On m’a alors accusé de complicité d’atteinte à l’intégrité du territoire national », a-t-il fait savoir tout en niant les accusations formulées à son encontre « je n’ai jamais été un homme de violence. Je ne me reconnais pas et je ne me reconnaîtrai jamais dans ces accusations. La seule chose qui compte, c’est ma liberté. Le reste, nous devons nous pardonner pour que la République puisse avancer », a-t-il déclaré. Pour ce qui est des conditions de détention, il confie : « Nos conditions de détention n’ont pas été faciles du tout. Je ne voudrais pas m’étendre sur les détails, car cela pourrait toucher certaines sensibilités. Nous recevions deux rations par jour. Ce n’était pas suffisant, et la qualité laissait à désirer. Pour ce qui est de l’endroit où nous dormions, disons que nous nous sommes adaptés ». Sur le plan sanitaire, Latifou Zibo indique : « les prisons sont confrontées à d’énormes problèmes, notamment en matière d’hygiène. Il y a des caniveaux à ciel ouvert, et bien d’autres choses. Si tu n’as pas d’argent pour te soigner toi-même, tu peux aller à l’infirmerie, mais c’est payant. Nous avons accès aux soins de santé, mais c’était compliqué. Si tu es malade, on t’emmène à l’infirmerie, mais il n’y a pas grand-chose. Sans argent, il est difficile de se faire soigner correctement ». Il poursuit : « Nous étions au moins 45, Avec le temps, certains ont été libérés, et nous sommes restés une trentaine, répartis dans d’autres bâtiments. Tout le monde n’avait pas de lit. Nous, les premiers arrivés, avons eu la chance d’en avoir un. Le bâtiment où nous étions comptait à peine sept lits ».À la question de savoir s’il va continuer ses activités politiques après sa libération, Latifou Zibo a laissé entendre: «Je viens juste d’être libéré…Je suis d’une formation politique. J’ai été arrêté pour mes convictions. Le combat politique ne s’arrête pas du jour au lendemain. Dans les jours à venir, vous saurez si je continue le combat ou pas. Je vais reprendre mes projets là où je les ai laissés. J’avais un projet événementiel que je vais relancer, ainsi que d’autres projets que j’ai élaborés en prison et que je vais bientôt mettre en œuvre ». Pour finir, il a lancé un appel à l’endroit du premier citoyen béninois : « Je pense que le Président Patrice TALON a commencé un travail, et il doit le terminer. Je le prie humblement de bien vouloir libérer le Professeur Joël AIVO, Reckya MADOUGOU, tous les autres qui sont encore détenus”.

Gabin TOVONON

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