Surpopulation carcérale au Bénin : voici ce que dit le rapport d’Amnesty international

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“De moins de 7.000 détenus en 2016, ils sont passés à 18.170 en décembre 2023”

«La surpopulation carcérale touche toutes les prisons du Bénin et le nombre de détenu.e.s est en augmentation. De moins de 7 000 détenu.e.s en 2016, selon un ancien ministre de la Justice, ils sont passés à 18 170 en décembre 2023, selon le directeur de l’agence pénitentiaire du Bénin.
La prison de Missérété, construite pour accueillir environ 1 000 détenu.e.s, en comptait 3 742 en 2023, au moment de la visite d’Amnesty International, soit près de quatre fois sa capacité. La prison de Porto-Novo, construite pour 250 détenu.e.s, en comptait 1 554, soit six fois sa capacité. La prison de Cotonou, d’une capacité de 700 détenu.e.s, en comptait 1 595.
La plupart des détenu.e.s sont contraints de s’allonger sur le sol, sur le côté, sans possibilité de se retourner, a observé Amnesty International. Dans les prisons équipées de lits, un seul matelas individuel peut être occupé par trois ou quatre personnes.
Les bâtiments partagés par des centaines de détenu.e.s n’ont que d’étroites ouvertures qui ne permettent pas une aération suffisante. La plupart des prisons que l’équipe d’Amnesty International a visitées n’étaient pas équipées de ventilateurs, malgré la chaleur excessive. Les détenu.e.s essaient donc de se rafraîchir par leurs propres moyens : « Nous achetons de la glace et nous nous passons l’eau fraîche sur le corps », a déclaré une détenue de la prison de PortoNovo. Dans cette prison, Amnesty International a constaté la présence de ventilateurs non fonctionnels, dont certains tournaient au ralenti, sans aucun effet sur la chaleur ressentie dans les bâtiments.
Certaines cellules ne sont pas du tout aérées, comme les 12 cellules de « punition » de Missérété, où des dizaines de détenus sont enfermés ensemble dans une chaleur étouffante et ne sont autorisés à sortir que le soir pour se rafraîchir. Dans cette même prison, les membres présumés de groupes armés ne sont autorisés à sortir qu’une ou deux heures par jour.
L’air des bâtiments et des cellules est également irrespirable en raison de l’absence d’installations sanitaires. Les détenu.e.s ne peuvent pas aller aux toilettes de manière propre et décente. A la prison de Porto-Novo, les femmes urinent et défèquent dans des pots qu’elles utilisent également comme oreillers. Les hommes utilisent un petit tonneau placé au centre d’un des bâtiments, dont la seule ouverture est la porte d’entrée.»

Rapport d’Amnesty International

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