Lutte contre le paludisme au Bénin : le financement domestique pour un “Zéro palu” à l’horizon 2030

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Le paludisme est une maladie provoquée par des parasites du genre Plasmodium transmis à l’homme par des piqûres et moustiques Anophèles femelles infestées. Au Bénin cette maladie est la première cause de consultation dans les formations sanitaires tant publiques que privées. Elle constitue un véritable fléau social qui tue beaucoup plus chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. C’est dire, que le paludisme a un impact profond sur les familles, les communautés et constitue un frein au développement. Les chiffres sont alarmants au plan national. En 2023 selon le ministre de la santé Benjamin Hounkpatin les nouveaux cas de paludisme représentaient 17% de la population et 39% chez les enfants de moins de 5 ans. La mortalité due au paludisme chez les enfants de moins de 5 ans est environs 106 décès pour 100.000 enfants. D’où la nécessité d’un financement domestique durable pour atteindre l’objectif “Zéro Palu” à l’horizon 2030.

Que comprendre alors du financement domestique durable de la lutte contre le paludisme ?

Sur la question, Pascal FAFEH, Secrétaire Exécutif de la Plateforme du Secteur Sanitaire Privée du Bénin (une organisation faîtière regroupant les structures privées intervenant dans le secteur de la santé) explique : “le financement domestique durable de lutte contre le paludisme est un mécanisme dynamique de mobilisation de ressources internes pour soutenir la lutte contre le paludisme”. Et parlant de ressources internes, le spécialiste du secteur privé de la santé précise qu’ “il s’agit de toutes les initiatives qui permettent de collecter des fonds auprès des structures privées ou publiques voire des acteurs communautaires mais des ressources ne provenant pas de l’appui des Partenaires Techniques et Financiers ou des appuis extérieurs; ces ressources peuvent même prendre une forme matérielle ou logistique”. Il faut ainsi dire que le financement domestique concerne des appuis spécifiquement limités à la contribution, aux dons, à la participation des acteurs locaux. En termes clairs, il s’agit de tout financement qui relève de l’initiative interne et ne bénéficiant pas de l’appui des Partenaires Techniques et Financiers.

Le rôle de l’État dans le financement domestique contre le paludisme

“L’état de santé de la population relève des prérogatives premières de l’État. Son rôle est donc de veiller à mettre en place les dispositifs qu’il faut pour qu’il y ait le financement avec tout le suivi qu’il faut pour la gestion des ressources et leur orientation” a souligné Pascal FAFEH. Cela passe par des actions fortes pour des résultats probants. Il s’agit de, la mise en place d’une politique sectorielle et d’un plaidoyer budgétaire pour mobiliser les ressources nationales ; l’instauration d’un dialogue public-privé et l’établissement d’un partenariat public privé pour renforcer l’implication du secteur privé dans la lutte contre le paludisme ; l’implication des collectivités locales (les élus locaux, les têtes couronnées, les leaders d’opinions, les leaders religieux) dans la lutte ; engagement des Partenaires Techniques et Financiers (PTF) intervenant dans le secteur de la santé à soutenir et encourager les partenaires locaux dans leurs efforts de mobilisation de ressources internes ; Approches multisectorielle autour de la lutte contre le paludisme ; élaboration d’un plan national de plaidoyer pour lutter contre le paludisme.

Les facteurs clés d’un plaidoyer réussi gage de “Zéro Palu” à l’horizon 2030

Ces facteurs sont : l’implication des décideurs pour une meilleure appropriation et représentation dans les événements et des actions de plaidoyer ; un environnement propice et un climat socio-politique stable favorise la réussite d’un plaidoyer budgétaire ; une vision stratégique intégrée et un budget aligné pour faire face aux défis contextuels pour tous les acteurs de la lutte contre le paludisme ; une approche multisectorielle pour une synergie d’actions entre les parties prenantes ; la communication stratégique pour la réussite du plaidoyer

“Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent”

La mise place des approches innovantes non seulement dans la mise en œuvre des stratégies d’interventions ciblant les populations les plus exposées, dans le développement des politiques pour l’élimination du paludisme mais aussi dans la recherche de financements durables pour éradiquer le paludisme, reste un impératif. D’où l’initiative “Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent” pour stimuler de façon spécifique l’engagement du secteur privé dans la lutte contre le paludisme. Cette initiative du Groupe Ecobanck et de Speak Up Africa contribue beaucoup dans la mobilisation des ressources pour lutter contre le paludisme. Elle aura mobilisé plus de 70 millions dans le cadre de la lutte contre le paludisme. Cette initiative mérite d’être renforcée pour encore plus d’impacts gage d’un “Zéro Palu” à l’horizon 2030.

A.A T

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