Journée Mondiale de lutte contre le paludisme : le Bénin célèbre l’événement et lance officiellement l’introduction du vaccin anti paludique

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À l’instar de la communauté internationale, le Bénin a célébré ce jeudi 25 avril 2024, la 17e édition de la journée mondiale de lutte contre le paludisme. Une célébration spéciale au Bénin marquée par l’introduction du vaccin anti paludique. L’événement a eu lieu à l’école normale des instituteurs d’Allada devant un parterre d’invités dont les autorités politico administratives, des têtes couronnées, les Partenaires Techniques et Financiers (OMS, Unicef, Usaid), sans oublier Speak Up Africa représenté par son coordonnateur national Bénin Franz Okey.

“Accélération de la lutte contre le paludisme pour un monde plus équitable, équité en matière de santé égalité de genres et des droits humains” , c’est le thème retenu dans la cadre de la célébration cette année de la Journée Mondiale de lutte contre le paludisme. Au Bénin cette célébration revêt un caractère spécial puisqu’elle marque l’introduction du vaccin contre paludisme dans le pays. “Aujourd’hui 25 avril 2024, le Bénin rejoint la communauté mondiale après plusieurs années de réflexion sur le thème : Promouvoir l’équité en santé, l’égalité des sexes et les droits de l’homme” s’est réjoui l’ambassadeur des États-Unis près le Bénin. Brian Shukan a réaffirmé l’engagement du gouvernement des Usa à soutenir le Bénin dans la lutte contre le paludisme. Le paludisme étant la première cause de consultation dans les formations sanitaires tant publiques que privées, il est également la première cause de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans. “Nous sommes ainsi aux prises avec un véritable fléau social méritant non seulement une attention particulière des communautés mais aussi et surtout celle des pouvoirs” a fait remarquer le préfet de l’Atlantique Jean-Claude Codjia. Donc, “c’est à juste titre que le gouvernement ne s’est pas fait prier pour adopter un plan stratégique national pour l’élimination des grandes pandémies dont l’un des objectifs phares est sans conteste l’élimination du paludisme à l’horizon 2030” a souligné le préfet. Selon lui, le paludisme a un impact profond sur les familles et les communautés. D’où l’importance de ce vaccin pour lequel il exhorte la population à saisir l’opportunité pour faire vacciner les enfants. Au représentant de l’OMS de préciser que l’introduction du vaccin est un arsenal important recommandé par l’OMS depuis octobre 2021 chez les enfants. Cette recommandation à en croire Konan Kouamé Jean est fondée sur des résultats des programmes pilotes qui ont été déroulés au Ghana, au Kenya et au Malawi. Lesquels ont permis de protéger environ 2 millions d’enfants contre les formes graves du paludisme. “Cette introduction du vaccin se déroule au Bénin au même moment où deux autres pays à savoir le Liberia et la Sierra Léone introduisent le vaccin après le Burkina-Faso et le Cameroun” a indiqué le représentant de l’OMS tout en soulignant que le vaccin “permettra de contrôler la maladie et sauver des dizaines de vie chaque année”.

Dans son discours discours de lancement du vaccin au Bénin, le ministre de la santé Benjamin Hounkpatin a fait ressortir quelques chiffres alarmants.

En 2022, selon l’autorité ministérielle, l’ensemble de la région africaine a enregistré à elle seule 94% de tous les cas de paludisme et 95% des décès liés au paludisme. La majorité de ces décès est notée à plus de 78% chez les enfants de moins de 5 ans. Le paludisme représente ainsi, la première cause de décès chez les enfants de moins de 5 ans au Bénin. En 2023 les nouveaux cas de paludisme représentaient 17% et 39% chez les enfants de moins de 5 ans. La mortalité due au paludisme chez les enfants de moins de 5 ans est environs 106 décès pour 100.000 enfants. “C’est déjà trop” déplore Benjamin Hounkpatin. Tout en relevant les nombreux efforts fournis par le gouvernement du président Patrice Talon à travers des actions fortes et louables qu’il a énumérées, le ministre de la santé s’inquiète des nouvelles menaces qui apparaissent, plombant les avancées en matière de lutte contre le paludisme au Bénin. Il s’agit entre autres, de l’émergence de la résistance partielle aux médicaments les plus couramment utilisés dans les traitements, la propagation d’une mutation du parasite plasmodium affaiblissant l’efficacité des tests de diagnostic rapide, l’apparition des moustiques résistant aux insticides utilisées dans les outils essentiels de la lutte anti vectorielle etc. Cette célébration de la 17e édition de la Journée mondiale de lutte contre le paludisme est donc l’occasion pour le Bénin de “lancer l’introduction du vaccin dans le programme élargi de vaccination pour les enfants de moins 2 ans mais comme cible les enfants de 6 mois à 1 an” a précisé le ministre de la santé. “C’est un vaccin sûr qui permet de protéger les enfants contre les formes graves du paludisme. Mais l’introduction de ce vaccin n’élimine pas les autres mesures déjà prises par le gouvernement. C’est une approche intégrée. C’est une complémentarité par rapport aux mesures citées” a-t-il ajouté. Benjamin Hounkpatin a profité de l’occasion pour “rassurer l’ensemble de la population de l’efficacité du vaccin et les inviter à ne pas se laisser berner par les esprits mal intentionnés qui circulent des propos à la limite dangereux sinon assassins sur les réseaux sociaux pour démotiver et contrecarrer les initiatives pour sauver des vies”.

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