Le peuple togolais ne choisira plus directement son président, les opposants dénoncent un coup d’État constitutionnel et n’entendent pas baisser les bras
Au Togo, les députés ont voté la nouvelle constitution hier vendredi 19 avril 2024 après une deuxième lecture demandée par le chef de l’État Faure Gnassingbé. C’est à travers un vote de 87 voix pour contre zéro et après la modification de quelques articles, la nouvelle constitution a été adoptée actant le passage d’un régime présidentiel à un régime parlementaire. Selon le nouveau texte voté, les citoyens togolais ne choisiront plus directement le président de la République.Ce sont les députés qui sont habilités à élire le chef de l’État pour un mandat de 4 ans. Le président du conseil des ministres (Premier ministre) qui aura la réalité du pouvoir sera choisi dans le parti majoritaire. Et son mandat sera lié à celui des députés et des sénateurs, qui est de six ans. L’opposition et la société civile s’insurgent contre la nouvelle constitution depuis sa première adoption le 25 mars dernier soupçonnant le président Faure Gnassingbé de vouloir se maintenir au pouvoir : « Cette adoption est la confirmation que le régime n’écoute pas les togolais. Il a préféré opérer un véritable passage en force, d’un coup d’État constitutionnel qui montre la véritable nature de ce régime », a réagi l’opposante Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson. La juriste et figure de la Dynamique pour la majorité du peuple va plus loin et disant qu’elle ne baissera pas les bras. « À la DMP, nous ne baissons pas les bras du tout. Nous avons, avec les autres forces de l’opposition, intenté une action en justice auprès de la cour de justice de la Cédéao”, a t-elle martelé. Pour finir l’opposante invitent les Togolais à se mobiliser et saisir les élections à venir pour sanctionner le régime
À noter que les élections législatives et régionales auront lieu dans dix jours. Et ce sera pour la première fois au Togo.
Gabin TOVONON
